Travail dominical à Rennes : rassemblement des élus, syndicats et salariés devant un supermarché
Travail dominical à Rennes : rassemblement des élus, syndicats et salariés devant un supermarché
Près de 300 personnes ont réclamé le respect du travail dominical encadré, en cours depuis vingt ans, après l’annulation d’un arrêté préfectoral.
Salariés, élus de Rennes Métropole et syndicats se sont rassemblés, dimanche 30 septembre, devant le supermarché Carrefour de Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) pour réclamer le respect du travail dominical encadré, en cours depuis vingt ans, après l’annulation d’un arrêté préfectoral. Près de 300 personnes étaient présentes à l’entrée du supermarché. Certains brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire : « Le dimanche, c’est sacré, on ne veut pas travailler », « les balades en famille, c’est fini ».
Des élus de tous bords politiques, vêtus de leur écharpe, sont venus en soutien, ainsi que des salariés des grandes surfaces avoisinantes et des familles. Damien Gros, secrétaire général CFDT d’Ille-et-Vilaine, réclame « le respect du repos dominical ». « Il y a en qui sont favorables à travailler le dimanche pour gagner plus, mais en vérité il n’y a pas de véritable compensation parce qu’on les fait travailler moins en semaine », a-t-il dénoncé. « Nous sommes venus faire valoir le droit des salariés au repos dominical, la protection des commerces de proximité dans nos villes et nos bourgs et le respect du dialogue social », a déclaré Emmanuel Couet, le président de Rennes Métropole.
Vice dans la procédure
Depuis une vingtaine d’années, des accords entre le patronat et les syndicats au Pays Rennes (77 communes) ont permis de réguler l’ouverture des dimanches dans les commerces. En moyenne, trois ouvertures étaient autorisées. Le dernier accord remonte au 2 mai 2016 où le préfet d’Ille-et-Vilaine a pris un arrêté ordonnant « la fermeture le dimanche des commerces de détail à prédominance alimentaire d’une surface de vente supérieure à 700 m2 dans le pays de Rennes ».
Mais le tribunal administratif de Rennes a annulé, le 6 avril, cet arrêté au motif « d’un vice dans la procédure de consultation des établissements concernés par l’arrêté ». Après une nouvelle consultation, « il ressort que l’accord n’a pas recueilli l’assentiment d’un nombre d’entreprises correspondant à la majorité des établissements concernés », a précisé la préfecture d’Ille-et-Vilaine.
Faute de consensus, ce sont donc les dispositions du code du travail qui s’appliquent. Ainsi, les commerces de détail de denrées alimentaires peuvent bénéficier d’une dérogation au repos dominical, explique la préfecture.
Devant l’entrée du Carrefour de Chartres-de-Bretagne, des salariés ont distribué des tracts et fait signer une pétition. « Nous voulons impliquer les consommateurs, ils peuvent agir en ne venant pas faire leurs courses le dimanche, un jour aussi, ça sera leur tour », a déclaré Jean Dallé, de la CGT 35. Sollicité, le directeur du magasin s’est refusé à tout commentaire.