Véritable phénomène en jeu vidéo, Geralt de Riv était jusqu’ici un personnage culte de la littérature polonaise. / CD PRojekt RED

S’il a fallu attendre la trilogie de jeux vidéo The Witcher pour que le reste du monde découvre Geralt de Riv, l’ombrageux mutant chasseur de monstres fait depuis plus de vingt-cinq ans l’objet d’un culte en Pologne.

Avant d’être le héros des jeux développés par le studio CD Projekt RED, le « sorceleur » est depuis le début des années 1990 le personnage central d’une série de romans signée Andrzej Sapkowski, le George R.R. Martin de l’Est.

M. Sapkowski réclame aujourd’hui sa part du colossal gâteau que constituent les 33 millions d’exemplaires des jeux The Witcher vendus entre 2007 et 2017.

Dans un courrier reçu lundi 1er octobre, et rendu public le lendemain, l’auteur réclame « au moins 6 % des profits réalisés » par CD Projekt RED, soit « au moins 60 millions de zlotys » (14 millions d’euros).

« Demande sans fondement »

Selon les représentants de M. Sapkowski, l’accord conclu au moment de céder à CD Projekt RED les droits d’exploitation de la série ne serait en effet plus valable. Ils s’appuient pour cela sur l’article 44 du droit d’auteur polonais, qui prévoit la réévaluation de la compensation accordée à un auteur si celle-ci s’avère trop basse par rapport aux bénéfices réalisés par l’exploitation de son œuvre.

Une demande sans fondement pour CD Projekt RED, qui a selon ses mots « acquis légalement et légitimement les droits d’exploitation des travaux de M. Andrzej Sapkowski » et rappelle que les sommes dues à l’auteur lui ont déjà été versées. La société s’est toutefois dite décidée à chercher un accord à l’amiable.

Si le studio CD Projekt RED, désormais au travail sur le jeu Cyberpunk 2077, en a a priori terminé avec les aventures de Geralt de Riv, le sorceleur sera, en revanche, en 2019 le héros d’une série Netflix, sous les traits d’Henry Cavill, qui incarnait jusqu’ici Superman à l’écran.