Mathieu Poirel, 21 ans, étudiant à l’Estaca (Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile). / Eric Nunès/"Le Monde"

Le premier des rêves d’enfant de Mathieu Poirel, concernant son projet de vie, c’était de devenir un « Top Gun » tricolore, un héros moderne qui brasse les nuages aux commandes d’un Rafale. Manque de chance, cette option a été balayée par « une mauvaise vue ». Le jeune garçon n’est donc pas apte à suivre, dans les cieux, les volutes laissées par Saint-Exupéry. Son plan B, juste après fendre l’air à Mach 2 : imaginer la voiture de demain. A 21 ans, le projet se dessine très précisément.

Souriant et sérieux, lunettes cerclées de bois et allure de premier de la classe, Mathieu Poirel est étudiant en 4e année d’ingénierie automobile à l’Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile (Estaca), sur le campus de Paris-Saclay. La voiture, il est tombé dedans quand il était petit : ses deux parents travaillent en effet dans le secteur.

« C’est à notre génération de trouver les réponses »

Quel est le truc le plus dingue sur lequel veut travailler un apprenti ingénieur ? Réaliser la plus belle voiture du monde ? Inutile, elle existe déjà, « c’est la Ferrari 250 GTO 1963. Un moteur robuste et élégant surmonté d’une carrosserie où toutes les lignes ont été pensées par Enzo Ferrari », rappelle l’étudiant. C’était il y a plus de cinquante ans. L’avenir de l’automobile est ailleurs.

« Il existe 210 écoles d’ingénieurs en France, j’aurais pu choisir un autre secteur. Mais, ici, j’assouvis ma passion. » Mathieu Poirel

« Le futur de notre industrie, c’est la voiture autonome, tranche le futur ingénieur. Comment va-t-elle s’intégrer dans le réseau routier, dans la circulation ? Comment les usagers vont-ils s’habituer et accepter cette évolution du transport individuel ? Ce sont les problématiques auxquelles les ingénieurs sont confrontés et c’est à notre génération de trouver les réponses. »

Industrie plus que centenaire, l’automobile garde son pouvoir de fascination. Les défis technologiques, sociaux et environnementaux qu’elle va devoir relever attisent l’intérêt des élèves ingénieurs. « Il existe 210 écoles d’ingénieurs en France, j’aurais pu choisir un autre secteur », reconnaît Mathieu Poirel. D’autres voies sont encore possibles, et beaucoup seraient potentiellement plus rémunératrices que celle de l’industrie automobile, lui fait-on observer. « Mais, ici, j’assouvis ma passion », répond-il. Etre ingénieur automobile, « c’est s’impliquer dans des réalisations concrètes, un travail d’équipe avec un investissement partagé et illimité ».

L’intelligence artificielle qui contrôlera les transports individuels de demain, il en sera probablement l’un des concepteurs : « C’est la seule révolution dans l’automobile depuis vingt ans. » Hors de question de ne pas y participer. Le « Top Gun » s’est trouvé un nouveau défi.

« Le Monde » organise son Salon des grandes écoles les 10 et 11 novembre

La 13e édition du Salon des grandes écoles (SaGE) aura lieu samedi 10 et dimanche 11 novembre à Paris, aux Docks, cité de la mode et du design (13e arrondissement), de 10 heures à 18 heures.

Plus de cent cinquante écoles de commerce, d’ingénieurs, IAE, IEP, écoles spécialisées et prépas y seront représentées, permettant d’échanger sur les différents programmes et leur accessibilité (post-bac, post-prépa ou après un bac + 2, + 3 ou + 4). Lycéens, étudiants et parents pourront également assister à des conférences thématiques animées par des journalistes du Monde Campus. Une équipe de vingt coachs pourra également conseiller lycéens, étudiants et parents pour définir leur projet d’orientation, préparer les concours ou rédiger leur CV.

L’entrée en sera gratuite, la préinscription en ligne est conseillée pour accéder plus rapidement au Salon.

Liste des exposants et informations pratiques sont à retrouver sur le site Internet du SaGE.