Pour la FNSEA, les actions des associations antispécistes sont « insupportables »
Pour la FNSEA, les actions des associations antispécistes sont « insupportables »
Le premier syndicat agricole demande une « commission parlementaire » pour « savoir qui ils sont, d’où ils viennent, qui les finance ».
L’exaspération monte dans les rangs des éleveurs tandis que le Sommet de l’élevage s’est ouvert mercredi 3 octobre. Après de nouvelles boucheries prises pour cible dans la nuit de mardi à mercredi à Brest et à Quimper (Finistère), la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) dénonce une « montée en puissance inouïe » de ce type de violences et réclame la mise en place d’une enquête parlementaire sur les associations anti-viande.
« Il y a encore eu deux boucheries caillassées à Brest et à Quimper cette nuit, c’est insupportable », a déclaré la présidente du premier syndicat agricole français, Christiane Lambert, en ouverture du sommet à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme). « J’ai écrit au ministre de l’intérieur il y a un mois et demi après les invitations lancées pour l’opération Nuit debout devant les abattoirs [par des associations antispécistes], portant des images d’abattoirs en feu, nous étions avertis qu’il y avait un risque pour la sécurité publique », a dit la responsable à la presse, en évoquant l’incendie volontaire la semaine dernière qui a détruit un abattoir employant quatre-vingts personnes dans l’Ain. « Or rien n’a été fait », selon elle.
« Nous demandons une commission d’enquête parlementaire sur ces associations face à l’inertie de l’Etat, nous voulons savoir qui ils sont, d’où ils viennent, qui les finance, nous n’acceptons pas qu’aucune mesure ne soit prise, que nos éleveurs soient ainsi méprisés alors que notre métier est noble », a lancé Mme Lambert, elle-même éleveuse de porcs dans son exploitation familiale.
Activistes évacués du Sommet de l’élevage
Mercredi matin, une quinzaine de militants d’une association antispéciste ont été interpellés au Sommet de l’élevage après avoir tenté d’interrompre une conférence portant sur le potentiel d’exportation de bétail français vers la Turquie. Les militants, entrés sans être identifiés, ont d’abord posé des questions aux intervenants sur le « déni de démocratie » que représenterait selon eux l’élevage, avant de déployer une banderole portant l’inscription « France-Turquie, déni écologique, déni démocratique ». Ils ont été rapidement évacués par les services de sécurité du salon, puis contrôlés par la police qui les a dirigés vers la sortie.
L’association animaliste et écologiste Earth Resistance, dont ils se réclament, demande le « blocage » du Sommet, et a prévu plusieurs initiatives pendant les trois jours pour dénoncer « toute forme de domination » et alerter l’opinion publique sur « la question de l’abolition de l’exploitation animale ». « Nous sommes exaspérés », a réagi Fabrice Berthon, commissaire du salon :
« Ces jeunes sont bourrés de contradictions : si on arrêtait l’élevage sur la terre, on mettrait en péril deux milliards de personnes qui dépendent de l’élevage pour leur survie, notamment dans des zones inconvertibles où aucune autre activité n’est possible ».
Une dizaine d’activistes d’une autre association, « Boucherie abolition », ont également été évacués et raccompagnés vers la sortie par les forces de l’ordre en milieu d’après-midi. Ils avaient envahi le ring des bovins et scandé « élevage abolition ». A la suite d’une décision civile prise mardi par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, saisi en référé par les organisateurs du Sommet, les futurs auteurs d’actes de nature à entraver le bon déroulement de l’évènement encourent une sanction possible de 10 000 euros par infraction, a par ailleurs indiqué mercredi soir le parquet.
Que se passerait-il si tout le monde était végan ?
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