Et la croix de Lorraine est discrètement apparue sur le logo de l’Elysée
Et la croix de Lorraine est discrètement apparue sur le logo de l’Elysée
Par Cédric Pietralunga
Cet ajout, fait le 13 septembre, a été demandé par Emmanuel Macron pour « marquer les anniversaires liés à Charles de Gaulle », reconnaît l’Elysée.
Elle est apparue sans tambour ni trompette, mais lourde de symbole. A l’occasion de la présentation par Emmanuel Macron du plan de lutte contre la pauvreté, le 13 septembre, une discrète croix de Lorraine a fait son apparition sur le logo de l’Elysée, utilisé notamment sur le bandeau ornant le pupitre du chef de l’Etat.
Jusqu’ici, ce dessin censé identifier la présidence de la République était uniquement composé d’un faisceau de licteur (des branches entourées de lanières et surmontées d’une hache, un symbole de la République hérité de l’Antiquité), d’une branche de chêne et d’olivier (pour la justice et la paix), de deux têtes de lion (pour la force), et d’un bouclier avec l’inscription RF (pour République française).
Traditionnellement, chaque nouveau président modifie, à la marge, ce blason. Mais c’est la première fois qu’un nouveau symbole y apparaît. « C’est un choix d’Emmanuel Macron, reconnaît-on à l’Elysée. Le chef de l’Etat voulait y inscrire la croix de Lorraine parce que son quinquennat sera marqué par trois anniversaires liés à Charles de Gaulle : les 60 ans de la constitution de 1958, les 80 ans de l’appel du 18 juin et les 50 ans de la mort du général. »
Symbole de la Résistance
Attaché aux symboles et désireux de s’inscrire dans la lignée des grandes figures de l’histoire française, Emmanuel Macron avait déjà fait référence au général de Gaulle sur sa photo officielle : un exemplaire des Mémoires de guerre de l’ancien officier est ouvert sur le bureau sur lequel s’appuie le président, à côté de deux iPhones et de deux autres livres, Le Rouge et le Noir de Stendhal et Les Nourritures terrestres d’André Gide.
Cette apparition de la croix de Lorraine, symbole de la Résistance, a suscité l’indignation de certains élus de droite. « Comment peut-on se prétendre gaulliste lorsqu’on veut une Europe fédérale, qu’on nie l’existence d’une culture française et qu’on accepte de vendre nos aéroports à des puissances étrangères ? », s’est ainsi offusqué Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains, réduisant le choix d’Emmanuel Macron à une « tentative de captation du gaullisme » et à un « véritable artifice de com ! ».
Selon l’entourage du chef de l’Etat, la réalisation de ce nouveau logo a pris plusieurs mois et de nombreuses versions ont été soumises à M. Macron. « Il voulait quelque chose de plus épuré, de moins chargé », explique un conseiller. Ce travail a été réalisé entièrement en interne par l’équipe de graphistes de l’Elysée. « On a seulement eu recours à un typographe extérieur, Jean-François Porchez, pour créer les caractères d’imprimerie utilisés sur tous les supports de la présidence et notamment le logo », explique-t-on.
Cette charte graphique a aussi servi pour les produits dérivés de l’Elysée, mis en vente sur une boutique en ligne et lors des Journées du patrimoine. A terme, ce nouveau blason ornera tous les documents de la présidence et sera utilisé sur tous les supports de communication (Facebook, Twitter, etc.). Mais il n’a pas de caractère officiel. Seul le drapeau tricolore est inscrit dans la Constitution, au titre d’« emblème national » de la France.