Meurtre d’une journaliste en Bulgarie
Meurtre d’une journaliste en Bulgarie
Des sources policières ont déclaré que le crime ne semblait pas être directement lié à la profession de la victime.
La journaliste Viktoria Marinova, victime d’un meurtre samedi 6 octobre en Bulgarie, était responsable administrative et présentatrice d’une émission d’actualités sur TVN, une chaîne de télévision de la ville de Ruse. / HO / AFP
Une journaliste bulgare d’une chaîne de télévision locale a été victime d’un homicide à Ruse, dans le nord du pays, a indiqué dimanche 7 octobre le parquet local. Le corps de la jeune femme âgée de 30 ans, frappée à la tête et étranglée, a été découvert samedi dans un parc de la ville, a annoncé le procureur régional, Georgy Georgiev.
« Son téléphone portable, ses clés de voiture, ses lunettes et une partie de ses vêtements ont disparu », a ajouté le procureur, précisant que les enquêteurs examinaient toutes les pistes liées tant à sa vie personnelle que professionnelle.
Les autorités n’ont identifié la victime que par ses initiales et sa profession. Selon les médias locaux, Viktoria Marinova est responsable administrative et présentatrice d’une émission d’actualités sur TVN, une chaîne de télévision de la ville. TVN n’avait pas réagi dimanche. Des sources policières ont déclaré que le crime ne semblait pas être directement lié à la profession de la victime.
Pression et intimidation
Le représentant pour la liberté des médias à l’OSCE, Harlem Desir, s’est dit « choqué » par le meurtre d’une « journaliste d’investigation », appelant à une « enquête complète et rigoureuse », dans un message sur Twitter.
Selon le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), la Bulgarie occupe la 111e place sur 180, de loin le pire de l’UE. Selon RSF, les journalistes d’investigation bulgares sont exposés à « de nombreuses formes de pression et d’intimidation » et font face à des « oligarques exerçant un monopole médiatique et à des autorités soupçonnées de corruption et de liens avec le crime organisé ».
Selon l’Association des journalistes européens, basée en Bulgarie, les journalistes de médias régionaux et locaux sont particulièrement exposés.
La fréquence des cas de violences contre les femmes est également un phénomène préoccupant dans le pays.
Deux journalistes d’investigation ont été tués ces 12 derniers mois en Europe : le reporter Jan Kuciak en Slovaquie en février et la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia en octobre 2017, suscitant une onde de choc politique et médiatique.