Dans un événement qui se tenait à cheval entre Paris et New York, Google a annoncé, mardi 9 octobre, une série d’appareils : smartphones, écouteurs, ordinateur, assistant connecté. Tous ne seront pas commercialisés en France.

Les smartphones de Google sont enfin là

Le Pixel 3 aura, classiquement, deux versions de tailles différentes. / GOOGLE

Cela faisait deux années que les inconditionnels de Google attendaient la sortie française des Pixel, les premiers smartphones conçus intégralement par les équipes du géant californien. Ils seront heureux d’apprendre que la troisième génération des smartphones Pixel sera enfin commercialisée en France. Les Pixel ont un atout maître pour les passionnés d’Android : ils sont les premiers à recevoir les nouvelles versions de ce logiciel central à sa sortie, quelques semaines avant les concurrents du Pixel les plus réactifs, et quelques mois avant les autres.

Les deux téléphones annoncés embarquent la même électronique ultrarapide, et affichent un dessin ressemblant. Leur dos est orné d’une bande de peinture laquée réfléchissante, caractéristique des Pixel. Le Pixel XL se distingue toutefois par son encoche particulièrement voyante, qui entaille le haut de son écran.

Le format de ces deux Pixel 3 est aux antipodes. Avec son petit écran 5,5 pouces, le modèle compact mesure moins de 7 centimètres de large, il s’annonce particulièrement confortable en main, comme le Samsung Galaxy S9. Avec son écran 6,3 pouces, le Pixel XL s’annonce bien moins confortable, mais bien plus spectaculaire pour les yeux.

Tarifs et fonctionnalités élitistes

L’appareil photo des Pixel 3 ne dispose que d’un seul capteur, mais ses pixels sont larges, et le logiciel qui les exploite est particulièrement sophistiqué, ce qui devrait lui permettre de capturer des images remarquables, si toutefois sa qualité s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. En mode portrait, il sera possible de renforcer le flou d’arrière-plan, comme sur les iPhone de dernière génération, ou de l’atténuer.

Les Pixel 3 sont équipés de la toute dernière version d’Android. Leurs menus sont bouleversés : les trois boutons au bas de l’écran disparaissent, remplacés par des commandes gestuelles proches de celle des iPhone. Les Pixel 3 profitent de fonctions exclusives, comme les suggestions de réponses intelligentes, ou le moteur de recherche visuel Google Lens, intégré directement à l’appareil photo.

Les deux Pixel 3 sont étanches, et on peut les charger sans fil. Ils seront disponibles prochainement chez SFR, Orange, Bouygues, ainsi que chez Darty, Boulanger et à la Fnac. Reste à espérer que leur disponibilité sera bonne, car Google a connu des problèmes d’approvisionnement sur certaines générations de Pixel.

Le tarif de ces deux smartphones est haut perché : 860 euros pour le modèle compact et 960 euros pour le modèle XL. Il faudra rajouter un supplément pour passer de 64 Go de mémoire à 128 Go. Une approche et des tarifs très éloignés des téléphones Nexus, les smartphones bien moins coûteux que Google a produit pendant de longues années, en collaboration avec de grands constructeurs, comme HTC, LG ou Motorola.

Un socle de chargement intelligent

Le socle de chargement, vendu séparément, peut se transformer en enceinte connectée. / GOOGLE

Google a imaginé une base de chargement d’un genre nouveau, le Pixel Stand, qui sera vendue séparément. Lorsqu’on pose un smartphone Pixel 3 sur ce socle particulièrement fin, le mobile se transforme automatiquement en assistant intelligent. La puissance de son haut-parleur est toutefois limitée face à celle des enceintes Google Home, ce qui devrait rendre son fonctionnement plus délicat en environnement bruyant.

Le socle Pixel Stand révèle son intérêt lorsqu’on en dépose plusieurs dans la maison. Le Pixel 3 les reconnaît chacun individuellement, on peut donc lui demander de se transformer différemment en fonction des pièces. Par exemple, on peut programmer le Pixel 3 pour qu’il se transforme en réveil à aube une fois déposé sur le socle de la chambre et passe automatiquement en mode « ne pas déranger ». Au salon, on peut lui demander de diffuser des photos et de la musique. Les Pixel Stand seront hélas facturés à un prix qui risque de refroidir les ardeurs des consommateurs : 80 euros l’unité.

De petits écouteurs

Google a profité de l’événement pour annoncer la disponibilité prochaine en France des Pixel Buds, de tout petits écouteurs sans fil. Lancés en novembre 2017 aux Etats-Unis, ils avaient reçu un accueil critique assez mitigé. Les Pixel Buds disposent d’une fonction qui les distingue de la concurrence assez riche sur ce segment : la traduction instantanée. Mais selon de nombreux journalistes américains, cette fonction est très lente, et commet beaucoup d’erreurs. Ces écouteurs seront disponibles au prix de 180 euros.

Etats-Unis : un assistant à écran

La version « hub » de l’assistant Google Home. / FACEBOOK

Il en profite aussi pour annoncer le Hub, une enceinte connectée dotée d’un écran, dont la taille semble proche de celle d’une tablette. Le Hub n’intègre pas de capteur photo, ce qui rassurera les consommateurs soucieux de leur vie privée. Les concurrentes du Hub, l’Amazon Echo Show et le Facebook Portal, sont tous deux dotés de capteurs photo.

Google fait la démonstration des fonctions qui lui paraissent les plus utiles : le cadre photo peut puiser des images dans la bibliothèque Google Photos et diffuser celles qu’il estime les meilleures. En cuisine, le Hub peut diffuser des recettes. Le menu domotique qui permet de piloter ses luminaires ou son chauffage connectés par exemple.

Les menus du Hub paraissent particulièrement épurés. Selon Google, l’assistant serait capable de reconnaître la voix des différents membres de la famille pour personnaliser les résultats qu’il affiche. Il sera pour le moment commercialisé exclusivement aux Etats-Unis au prix de 150 dollars.

Etats-Unis : un ordinateur à clavier détachable

Le Slate est mi tablette, mi ordinateur, ce qui en fait un outil intéressant pour travailler comme pour se détendre. / GOOGLE

Le Pixel Slate est un hybride PC-tablette, dotée d’un écran aux marges relativement fines, ce qui la classe dans la catégorie des tablettes haut de gamme. elle se combine avec un clavier épuré, vendu séparément, pour former un ordinateur. Car contrairement à toutes ses concurrentes, la Slate ne tourne pas sous Android, mais sous Chrome OS, dans une version à l’ergonomie remaniée. Google promet que cette combinaison tablette-PC en fait à la fois un compagnon de loisir et de travail.

Chrome a été redessiné pour être utilisable en mode tablette et plus seulement en mode ordinateur. Comme sur iPad, les applications principales s’affichent au bas de l’écran, et on peut diviser l’écran en deux parties pour afficher deux logiciels différents. Le menu de raccourcis rapides est très élégamment intégré à l’interface au bas de l’écran.

Les ordinateurs sous Chrome se vendent beaucoup moins bien en France qu’aux Etats-Unis. Leur principal soucis a longtemps été l’obligation de rester connecter à Internet pour les utiliser. Cette limitation a progressivement été levée. Il est aujourd’hui possible de télécharger des applications Android sur ces ordinateurs. Cette tablette hybride ne sera commercialisée qu’aux Etats-Unis, au moins dans un premier temps, au prix de 600 dollars — auxquels il faudra ajouter 200 dollars pour le clavier.