Gaz de schiste : opération de fracturation hydraulique en Angleterre sur fond de contestation
Gaz de schiste : opération de fracturation hydraulique en Angleterre sur fond de contestation
Cette opération sur un site du nord-ouest du pays, en vue de produire du gaz de schiste, est une première depuis 2011.
La société britannique Cuadrilla a annoncé lundi 15 octobre avoir lancé une première opération de fracturation hydraulique sur un site du nord-ouest de l’Angleterre en vue de produire du gaz de schiste, une première au Royaume-Uni depuis 2011. Deux cents manifestants se sont réunis près du site pour faire part de leur inquiétude face à cette initiative qui pourrait, craignent-ils, en appeler d’autres. « Ce n’est que le sommet de l’iceberg. Si cela continue ici on pourrait en voir partout », a déclaré l’un d’eux.
Ces opérations devaient initialement débuter samedi, mais le coup d’envoi a dû être repoussé de 48 heures à cause de vents violents qui ont soufflé sur la région pendant le week-end. « Nous avons démarré les opérations de fracturation hydraulique à Preston New Road », a expliqué l’entreprise de prospection sur son compte Twitter. Ce projet a pu être lancé après le feu vert donné vendredi par la Haute Cour de Londres, qui a rejeté un recours en référé d’un militant écologiste lui demandant de suspendre l’autorisation accordée à Cuadrilla.
Hostilité d’une partie des riverains
Le procédé de fracturation hydraulique consiste à créer des fissures souterraines et à y infiltrer un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l’extraction de gaz capturé dans la roche. La société soutient que le produit chimique utilisé n’endommagera pas les nappes phréatiques. La fracturation hydraulique fait l’objet de craintes au Royaume-Uni depuis que les précédentes opérations de ce type menées par Cuadrilla sur un autre site de la région ont été accusées d’avoir contribué à deux petites secousses sismiques en 2011.
Les opérations de fracturation hydraulique horizontale débutées lundi dans le sous-sol ne constituent toutefois que des tests destinés à préciser la quantité de gaz disponible à plus de 2 000 mètres de profondeur. Leurs résultats, attendus début 2019, devraient permettre d’estimer l’intérêt d’une exploitation commerciale. D’autres projets d’exploitation de gaz de schiste sont à l’étude au Royaume-Uni mais aucun n’a commencé à produire, du fait de la complexité des procédures d’autorisation et de la réticence, voire de l’hostilité, d’une partie des riverains.