Malotru revient, Lena Dunham s’égare… Une semaine de séries
Malotru revient, Lena Dunham s’égare... Une semaine de séries
Par Martine Delahaye
Chaque mardi, « La Matinale du Monde » vous propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.
LES CHOIX DE LA MATINALE
Les bonnes choses se méritent : après un an d’attente, la saison 4 du Bureau des Légendes s’apprête à débarquer pour vous tenir en haleine le temps de dix épisodes. On aurait aimé en dire autant du retour de Lena Dunham, co-créatrice de la décevante série Camping... Si vous êtes à Marseille, ne manquez pas le parcours proposé par le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) autour des séries israéliennes, parmi les meilleures à l’heure actuelle.
« Le Bureau des légendes » : à l’heure du cyber-espionnage
Le Bureau des légendes (Coulisses) - Mathieu Kassovitz en agent de la DGSE - CANAL+ [HD]
Durée : 02:31
L’œuvre captivante qu’élabore Eric Rochant autour du service français de renseignement extérieur (DGSE) se poursuit et prend même un nouveau départ en cette quatrième saison que Canal+ diffusera à partir du lundi 22 octobre.
Féru de documentation sur l’espionnage, auteur d’intrigues puissamment inspirées de sujets d’actualité et de faits réels, le cinéaste propose une saison du Bureau des légendes (BDL) toujours mise en scène avec rigueur, et servie par de très bons acteurs auxquels se joignent cette année Mathieu Almaric, surnommé « JJA », en nouveau directeur de la sécurité interne de la DGSE, ainsi qu’un jeune hacker, César.
Pour rappel, la situation de nos espions français est la suivante, alors que s’ouvre cette nouvelle saison. Traqué par la CIA et la DGSE, l’agent français Malotru (Mathieu Kassovitz) se cache à Moscou. Le service des légendes, lui, est dorénavant dirigé par Marie-Jeanne Duthilleul (l’excellente Florence Loiret-Caille) ; celle-ci compte bien récupérer Malotru coûte que coûte, et lance par ailleurs à Moscou une mission à haut risque : introduire un agent clandestin dans le milieu des hackeurs moscovites. Pour sa part, JJA se montre décidé, sous couvert d’un audit de fonctionnement du BDL, à découvrir les manquements et trahisons qui ont mené à « l’affaire Malotru », « la pire catastrophe interne que la DGSE ait jamais connue ».
Evoluant peu ou prou au rythme des conflits mondiaux, la série engage son récit dans plusieurs directions : la cyber-guerre entre puissances et le développement inéluctable de l’intelligence artificielle, le retour de la Russie en arbitre sur la scène internationale et le conflit sans fin dans un Moyen-Orient dévasté. En prenant le temps de porter un regard distancié sur cette sombre réalité.
« Le Bureau des légendes », saison 4, série créée par Eric Rochant. Avec Mathieu Kassovitz, Florence Loiret-Caille, Sara Giraudeau, Jonathan Zaccaï (France, 2018, 10 x 52 minutes). Sur Canal+ à partir du lundi 22 octobre à 21 heures. La troisième saison reste disponible sur Canal+Séries.
Le MuCEM met en valeur les séries israéliennes
Fauda - Season 2 | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 01:42
Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), à Marseille, donnera à découvrir, du 18 au 21 octobre, tout un parcours autour des séries israéliennes, lesquelles sont souvent devenues des références à l’international : Betipul, adaptée dans un nombre impressionnant de pays et devenue In Treatment aux Etats-Unis ; Hatufim, adaptée ou traduite dans quarante-huit pays et surtout connue pour son adaptation en Homeland ; Fauda, parmi les séries les plus populaires dans l’histoire de Netflix, etc.
Projections de séries primées (saisons intégrales ou épisodes pilotes), installations et performances s’organiseront autour de trois séquences : « Les femmes » (19 octobre), « Les religions » (20 octobre) et « Le conflit israélo-palestinien » (21 octobre). En soirée d’ouverture, Avi Nir, producteur de Hatufim qui a inspiré Homeland, analysera les ressorts psychologiques, politiques et sociaux sur lesquelles ces séries reposent principalement, ainsi que l’écho international auxquelles elles donnent souvent lieu.
On ne peut par ailleurs que recommander d’y découvrir la comédie très réussie On The Spectrum, lauréate du grand prix international au festival Séries Mania en 2018, ou encore la tragique Fauda, sur le conflit israélo-palestinien ; sans oublier le thriller (que nous n’avons pas vu) When Heroes Fly, sur la dernière mission de quatre vétérans de Tsahal, primée meilleure série lors du festival CanneSéries 2018.
« Camping » : mais pourquoi Lena Dunham nous embarque dans cette galère ?
CAMPING Official Trailer (2018) Jennifer Garner, David Tennant, Comedy Series HD
Durée : 01:46
Indéniablement, avec sa série Girls (2012-2017), dérangeante tout autant qu’innovante, Lena Dunham a modifié le regard porté sur ce qu’est, au sortir de l’adolescence, l’atterrissage dans la vie sexuelle, la vie à deux, la vie sociale quand on a 20 ans. Bâtie sur les doutes, humiliations, échecs et joies explosives de quatre jeunes new-yorkaises, Girls a fait passer Sex & the City pour de la simple préhistoire.
On pouvait donc s’attendre à ce que celle qui tint les rênes de Girls en tant qu’auteure, productrice, réalisatrice et actrice, revienne au petit écran de manière flamboyante. Or sa dernière création, l’adaptation d’une mini-série britannique homonyme due à Julia Davies, sonne terriblement faux dès sa première séquence.
Réunissant quelques couples d’une trentaine à une quarantaine d’années pour un week-end de camping, afin de fêter le 45e anniversaire de son mari (David Tennant, toujours excellent), Kathryn exaspère très vite les invités… tout autant que le spectateur. Jennifer Garner, interprète de Katryn, surjoue la femme à bout de nerfs et tue ici tout effet de comédie, ne donnant très vite qu’une envie : remballer la tente et les cannes à pêche pour en finir au plus vite avec cette escapade mortellement ennuyeuse.
« Camping », série de Lena Dunham et Jennifer Konner. Avec Jennifer Garner, David Tennant (Etats-Unis, 2018, 8 x 26 minutes). Sur OCS City, le lundi depuis le 15 octobre à 22 heures (un épisode par soir).