La RDC signe un accord de développement pour le futur barrage Inga III
La RDC signe un accord de développement pour le futur barrage Inga III
Le Monde.fr avec AFP
Deux entreprises, une chinoise et une espagnole, devront soumettre à l’Etat « les contours définitifs du projet », dont le coût est estimé à 12 milliards d’euros.
Les barrages Inga I (en amont) et Inga II (en aval) sur le fleuve Congo, en décembre 2013. / MARC JOURDIER / AFP
La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé, mardi 16 octobre, la signature d’un « accord de développement exclusif » avec deux entreprises chinoise et espagnole pour tenter de financer son projet de barrage hydroélectrique Inga III, sur le fleuve Congo, d’une capacité de 11 000 mégawatts.
Pour ce projet de longue date d’un coût estimé à 14 milliards de dollars (12 milliards d’euros), l’accord a été signé entre la RDC et les groupements d’entreprises Chine Inga 3 et ProInga, selon un communiqué de la présidence congolaise. Chine Inga 3 est emmené par Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine), et ProInga par Cobra Instalaciones y Servicios, filiale du groupe de BTP espagnol ACS, dirigé par Florentino Perez, également connu comme président du Real Madrid.
« En vertu de cet accord, la RDC entérine la constitution d’un consortium unique par les deux groupements », détaille la présidence. « Ces groupements s’engagent à financer des études d’exécution » à l’issue desquelles « le consortium unique devra soumettre à la RDC les contours définitifs du projet de la centrale, dont le coût est estimé à 14 milliards de dollars », poursuit la présidence congolaise.
Prendre le relais des barrages Inga I et II
Inga III doit théoriquement prendre le relais des barrages Inga I (1972) et Inga II (1982) installés sur les rapides du fleuve Congo, dans la province du Kongo central (ouest). « La construction va durer de cinq à sept ans, peut-être jusqu’à onze ans », avait déclaré le 13 juin Bruno Kapandji, chargé de mission du président Joseph Kabila. « Nous sommes en train de préparer le contrat de collaboration exclusive qui va permettre d’aller chercher des financements », avait-il poursuivi à Lubumbashi (sud-est), devant des professionnels du secteur minier un peu sceptiques.
Dans son communiqué de mardi, la présidence confirme que la RDC « collaborera avec l’Afrique du Sud, avec laquelle elle a conclu un traité ad hoc concernant le projet Grand Inga ». La RDC affirme miser aussi sur « l’appui et la participation des institutions financières de développement ». En juillet 2016, la Banque mondiale avait suspendu « le financement de son assistance technique » au projet.
La RDC ne parvient pas à transformer ses richesses minérales ni à éclairer la vaste majorité de ses quelque 82 millions d’habitants. C’est un paradoxe puisque le pays tire son nom du deuxième fleuve le plus long d’Afrique (4 700 km), avec l’un des débits les plus puissants du monde (40 000 m3/seconde).