Près de 2 000 migrants évacués d’un campement à Grande-Synthe
Près de 2 000 migrants évacués d’un campement à Grande-Synthe
Le Monde.fr avec AFP
Cette opération policière s’est faite dès l’aube dans le campement de Puythouck, où vivaient en grande majorité des Kurdes irakiens.
Cette opération policière s’est faite dès l’aube dans le campement de Puythouck, où vivaient en grande majorité des Kurdes irakiens. / PHILIPPE HUGUEN / AFP
Nouvelle évacuation dans le campement de migrants à Grande-Synthe, dans le Nord. Un important dispositif policier a été déployé mardi 23 octobre à partir de 7 h 30 pour évacuer près de 2 000 personnes du campement de Puythouck, où vivaient en grande majorité des Kurdes irakiens.
La préfecture a annoncé dans un communiqué que « plus de 1 800 personnes seront prises en charge et mises à l’abri dans des structures d’hébergement réparties dans l’ensemble de la région des Hauts-de-France et des régions périphériques ». L’opération vise notamment à « enrayer les trafics d’êtres humains dans ces campements où les filières de passeurs sont actives », ajoute-t-elle.
Cette opération s’est faite dans le cadre d’une ordonnance d’évacuation rendue par le tribunal de Dunkerque le 11 octobre à la demande de la mairie. Le nouveau ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, qui a assuré dimanche vouloir « mettre fin » à la situation, est attendu sur place en fin d’après-midi.
Deux autres évacuations en septembre
D.R.
« La mise à l’abri est nécessaire mais on sait très bien que certains exilés vont revenir, comme à chaque fois dans ce genre de cas », a regretté à l’AFP Akim Toualbia, vice-président de l’association Drop, qui faisait encore état lundi d’une « situation très tendue ». « Il fait froid, il y a seulement six robinets d’eau au total, pas de douches ni de toilettes, ce qui a des conséquences en termes d’hygiène », a-t-il affirmé.
Selon Jean-Claude Lenoir, de l’association Salam, de nombreux migrants, informés de l’opération, sont déjà partis. « Mais demain, beaucoup seront revenus », prévient-il.
« Ça fait vingt ans [que les pouvoirs publics] procèdent comme ça, ils n’ont toujours pas compris qu’il fallait mettre en place de la prévention, des solutions, ils ne sont que dans la répression. »
Une évacuation du même type avait déjà eu lieu le 28 septembre. Environ 400 à 500 personnes étaient alors montées dans des bus à destination de plusieurs centres d’accueil des Hauts-de-France. Le 6 septembre, les autorités avaient également procédé à une « mise à l’abri » de 539 personnes se trouvant dans un campement insalubre à proximité de la gare de triage.
La situation est telle à Grande-Synthe, que le maire écologiste de la ville, Damien Carême s’est dit prêt à rouvrir le camp de Linière, détruit pas un incendie en 2017 et qui accueillait 1 500 personnes.