Le parkement irakien vote la confiance à des minstres, le 24 octobre à Bagdad. / HANDOUT / REUTERS

Le Parlement irakien a annoncé dans la nuit de mercredi 24 à jeudi 25 octobre avoir accordé sa confiance à quatorze ministres du gouvernement de l’indépendant Adel Abdel Mahdi, tandis que des postes clés comme la défense et l’intérieur restaient à pourvoir.

Les 220 députés présents – sur 329 élus en mai au sein d’un Parlement très fragmenté – ont voté en faveur du programme gouvernemental de M. Abdel Mahdi, 76 ans, qui fait figure de rare personnalité consensuelle dans un pays pris en étau entre deux puissances ennemies, l’Iran et les Etats-Unis. Ils ont ensuite accordé leur confiance notamment aux ministres des affaires étrangères, des finances et du pétrole.

Le Parlement a ensuite suspendu sa séance et annoncé qu’elle reprendrait le 6 novembre pour attribuer les postes de ministre restés vacants.

Reconstruction

Le nouveau gouvernement fait face à l’immense défi de la reconstruction dans un pays ravagé par trois années d’occupation des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) et autant de durs combats.

Il devra également s’attaquer à plusieurs fléaux qui ont suscité des manifestations ayant dégénéré en violences meurtrières : la prévarication dans le douzième pays le plus corrompu au monde, les pénuries d’électricité et la déliquescence des services publics. Durant l’été, où 100 000 personnes ont été hospitalisées pour des intoxications à l’eau dans la province pétrolière de Bassora.

M. Abdel Mahdi a pour la première fois depuis les premières élections multipartites en 2005 décidé de ne pas se faire seconder par des adjoints – trois sous son prédécesseur. Parmi les ministres ayant obtenu la confiance du parlement figurent, pour le pétrole – unique source de devise du pays – Thamer Al-Ghadbane, qui a déjà occupé ce poste de 2004 à 2005.

Ambassadeur ou chercheur

Le ministre des finances, Fouad Hussein, candidat kurde malheureux à la présidence de la République début octobre, est un proche de Massoud Barzani, architecte du référendum d’indépendance qui a tourné au fiasco il y a un an.

Sa nomination aux finances est un signal fort envoyé à la région autonome, en grave crise économique malgré ses ressources pétrolières et en conflit ouvert avec Bagdad sur la part du budget fédéral qui lui revient.

Pour les affaires étrangères, M. Abdel Mahdi a porté son choix sur Mohammed Ali Al-Hakim, un ancien ambassadeur de l’Irak à l’ONU, actuellement cadre d’une agence onusienne pour le développement.

Et pour l’électricité, un poste à risque pour lequel aucun ministre n’est jusqu’ici allé jusqu’au bout de son mandat, M. Abdel Mahdi a choisi Louaï Al-Khatib, un chercheur reconnu dans le domaine des énergies.