Le prix Sakharov 2018 décerné au cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov
Le prix Sakharov 2018 décerné au cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov
Oleg Sentsov a mis fin, il y a une semaine, à sa grève de la faim après un jeûne de plus de quatre mois, qui a suscité une mobilisation internationale.
Oleg Sentsov en juillet 2015. / SERGEI VENYAVSKY / AFP
Le prix Sakharov 2018 a été décerné, jeudi 25 octobre, au cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov. Crée en 1998, ce prix est décerné chaque année par le Parlement européen à des personnes ayant apporté « une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l’Homme ans le monde ».
Critique de Vladimir Poutine et opposé à l’annexion de la Crimée par Moscou, M. Sentsov, 42 ans, a été condamné en août 2015 à vingt ans de prison en Russie pour « terrorisme » et « trafic d’armes » à l’issue d’un procès qualifié de « stalinien » par l’ONG Amnesty International. Détenu dans une colonie pénitentiaire du Grand nord, M. Sentsov a fait une grève de la faim de 145 jours pour demander la libération de prisonniers politiques ukrainiens.
« Mon opinion n’est plus prise en compte »
Il a annoncé vendredi qu’il arrêtait sa grève de la faim, disant vouloir éviter d’être nourri de force après un jeûne de plus de quatre mois qui a suscité une mobilisation internationale pour sa libération. « Je suis forcé de mettre un terme à ma grève de la faim demain, c’est-à-dire le 6 octobre 2018 », a-t-il fait savoir dans une lettre manuscrite. Il précise : « En raison de mon état de santé critique et de l’apparition de changements pathologiques dans mes organes, il était prévu prochainement de me nourrir de force. » « Mon opinion n’est plus prise en compte. »
Malgré les déclarations alarmistes de proches concernant la dégradation de l’état de santé d’Oleg Sentsov, le Kremlin a répété à plusieurs reprises qu’une grâce présidentielle ne pouvait être accordée qu’à la demande du prisonnier, ce qu’Oleg Sentsov refuse de faire.