Tennis : à Bercy, Zverev rêve d’une « saison plus courte » et Thiem d’« un 13e mois pour se reposer »
Tennis : à Bercy, Zverev rêve d’une « saison plus courte » et Thiem d’« un 13e mois pour se reposer »
Après quatre jours de tournoi, on comptait quatre forfaits, dont celui de Rafael Nadal, trois abandons en cours de match et des appels intempestifs au médecin.
Alexander Zverev reçoit des soins durant son match contre Karen Khachanov, le 2 novembre 2018. / GONZALO FUENTES / REUTERS
« Blessé au coude droit, Milos Raonic doit déclarer forfait pour le Rolex Paris Masters 2018 », « Souffrant de douleurs lombaires, Damir Dzumhur a abandonné »… La valse des communiqués de presse funestes hante chaque année les entrailles de Bercy, à la Toussaint : le tournoi de tennis parisien, dernier Masters 1000 de la saison, est aussi celui qui paye le plus lourd tribut, conséquence d’une saison exténuante. Cette semaine, après quatre jours, on comptait déjà quatre forfaits (dont celui de Rafael Nadal), trois abandons en cours de match et des appels intempestifs au médecin.
Vendredi 2 novembre, ce fut au tour d’Alexander Zverev de faire intervenir le kiné pendant son quart de finale (perdu 1-6, 2-6) contre Karen Khachanov pour masser une épaule droite douloureuse : « J’ai eu mal toute la semaine. Et j’ai reçu des heures de traitements », a-t-il expliqué après la douche, l’air de vouloir ranger sa raquette et partir en vacances, lui qui doit encore disputer le Masters de Londres (du 11 au 18 novembre).
« Impossible de jouer pendant onze mois d’affilée »
A un journaliste qui l’interrogeait pour savoir s’il imaginait des changements à venir sur le circuit, par exemple l’introduction de plus de tournois sur terre, Zverev a eu cette réponse, las : « Je veux juste que la saison soit plus courte. »
Et l’Allemand de poursuivre : « J’espère qu’à un moment donné, l’ATP [l’instance qui régit le circuit] va admettre qu’il est impossible pour les joueurs de tennis de jouer pendant onze mois d’affilée, et qu’on a besoin de temps pour reposer nos organismes et simplement nous reposer. Historiquement, ce tournoi a eu des vainqueurs qui n’auraient pas dû s’imposer ici, mais ça s’explique juste par le fait que les meilleurs joueurs ont tellement joué qu’ils sont exténués. »
« Le calendrier est OK mais c’est l’année qui est trop courte. Il faudrait un 13e mois pour se reposer », ironisait, jeudi, l’Autrichien Dominic Thiem. Le calendrier est chaque saison un peu plus surchargé, mais bizarrement, aucun joueur ne vient à critiquer la Laver Cup chère à Roger Federer (la deuxième édition a été disputée en septembre à Chicago) ou d’autres exhibitions de fin de saison, par définition superfétatoires.
Novak Djokovic et Rafael Nadal sont ainsi attendus en Arabie saoudite le 22 décembre, invitation qui pourrait leur rapporter chacun 1 million de dollars.
Pour Alexander Zverev, si la saison venait à être écourtée, cela ne signifierait pas pour autant que les joueurs perdraient une opportunité de gagner encore plus d’argent. C’est ce qui lui laisse à penser que cette hypothèse pourrait emporter l’adhésion parmi ses camarades du circuit.
« [Si la saison est plus courte], votre carrière peut s’étirer plus longtemps parce que justement vous prenez plus soin de vous et pouvez mieux préparer la saison qui suit. Donc en réalité, vous pouvez gagner autant d’argent, explique-t-il. On pourrait imaginer un circuit avec davantage de gros tournois », sous-entendu mieux dotés, et moins de tournois mineurs.
Une demie Djokovic-Federer pour sauver l’édition ?
Son bourreau du jour, Karen Khachanov, affrontera en demi-finale, samedi, Dominic Thiem, qui s’est lui débarrassé de Jack Sock, l’improbable vainqueur de l’édition 2017, qui affiche un bilan de 9 victoires pour 21 défaites cette saison.
Autant de blessures à répétition et de forfaits, « ce n’est pas nouveau », se défendait cette semaine Guy Forget auprès de l’AFP. « Il n’y a pas de densification. Les joueurs ont besoin de faire des choix, certains le font mieux que d’autres. On va espérer que sur nos tournois, les joueurs arrivent en pleine forme physique, tout en sachant que la blessure fait partie du jeu. »
Le directeur du tournoi préfère retenir cette année son « superbe plateau ». Dans son malheur, il n’a plus qu’à espérer que l’affiche de la deuxième demi-finale soit celle que tout le monde attend depuis le tirage au sort : Novak Djokovic (n° 2) contre… Roger Federer (n° 3). Le premier affronte en début de soirée (19 h 30) le Croate Marin Cilic, le second le Japonais Kei Nishikori.