Une formation en ligne est désormais obligatoire pour piloter un drone de loisir
Une formation en ligne est désormais obligatoire pour piloter un drone de loisir
Par Jean-Michel Normand
Les amateurs d’« aéronefs télépilotés » doivent s’y soumettre avant de faire voler un appareil de plus de 800 grammes.
L’attestation est attribuée si toutes les questions, sans exception, ont reçu une bonne réponse. / Seth Wenig / AP
Rendue obligatoire par la loi du 24 octobre 2016, la formation obligatoire des utilisateurs de drones de loisirs est effective depuis le mercredi 7 novembre sur la plate-forme Fox Alphatango. Valable pour une durée de cinq ans, cette formation en ligne (gratuite) qui donne lieu à délivrance d’une attestation, est imposée à tous les particuliers âgés de plus de quatorze ans souhaitant faire voler un drone, dont le poids au décollage est supérieur à 800 grammes. A compter du 26 décembre, tous les télépilotes devront l’avoir obtenue sous peine de se voir infliger une contravention. En parallèle, il leur faudra enregistrer leur drone sur le même site et faire apparaître sur leur appareil le numéro d’enregistrement obtenu.
Pour décrocher l’attestation de formation, il faut d’abord suivre un tutoriel d’une quinzaine de minutes comportant six modules. Ceux-ci rappellent la réglementation relative aux « aéronefs télépilotés » de loisir (interdiction de survoler les personnes et les zones sensibles, hauteur maximale de vol de 150 mètres sauf restrictions locales, notamment) mais aussi certaines « bonnes pratiques » (respect de la vie privée, interdiction du vol hors vue, etc.). Après avoir suivi cette formation express, il est possible de vérifier ses connaissances avant de se soumettre en ligne à une série de vingt QCM.
« Développer une pratique responsable »
L’attestation est attribuée si toutes les questions, sans exception, ont reçu une bonne réponse. Le candidat peut repasser le test – très accessible mais qui impose, néanmoins, de maîtriser certaines connaissances de base – autant de fois que nécessaire. Cette formation, qui entend « développer une pratique responsable » du drone de loisir, notamment en « sensibilisant les télépilotes au nécessaire respect de la vie privée des tiers au sol », est aussi accessible par l’intermédiaire des clubs d’aéromodélisme. Attendu dans quelques mois, le deuxième volet de la réglementation instaurera une autre immatriculation, dématérialisée cette fois, des drones de loisir à partir d’une signature Wi-Fi.
Dans les faits, la norme des 800 grammes exclut de la réglementation la majeure partie des drones de loisir sophistiqués dotés d’une liaison GPS. Les modèles les plus récents et les plus performants apparus ces derniers mois se situent tous en deçà de ce seuil, qu’il s’agisse de la gamme du leadeur mondial chinois DJI (430 g pour le Mavic Air, 730 g pour le Mavic Pro) ou du français Parrot (320 g seulement pour l’Anafi lancé cet été). Les appareils concernés sont surtout les Phantom 3 (1 200 g) et Phantom 4 (1 380 g) de DJI. Dans ces conditions, il fait peu de doute que la norme des 800 grammes sera abaissée dans les prochaines années. La future réglementation européenne (tout comme l’actuelle réglementation américaine) établit, en effet, un plancher de 250 grammes.