Manifestation contre l’homophobie à Rouen, le 3 novembre 2018, à Rouen, après une agression le 1er novembre. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Faire de la lutte contre l’homophobie une « grande cause nationale » en 2019 : c’est ce que demandent plusieurs élus de droite et de gauche à la mairie de Paris, d’après un document consulté jeudi 8 novembre par l’Agence France-Presse (AFP).

« Face à la recrudescence des actes discriminatoires et des violences », les élus invitent la maire de Paris Anne Hidalgo (Parti socialiste) à mettre en place « une campagne de communication pour rappeler la liberté de chaque citoyen.ne de notre ville de vivre sa sexualité ».

Plusieurs agressions homophobes sont survenues ces derniers mois dans la capitale, suscitant l’émoi après la publication sur les réseaux sociaux par les victimes de photos de leurs blessures. Selon la Préfecture de police, 74 actes homophobes ont été recensés à Paris de janvier à septembre, contre 118 en 2017 sur la même période, soit une baisse de 37 %.

« Campagne nationale »

A l’initiative du groupe UDI-Modem, le document a été signé par Les Républicains, les écologistes, socialistes, communistes, radicaux de gauche ou élus du groupe Génération-s. Ce vœu, qui sera discuté lors du prochain conseil municipal à la mi-novembre, demande entre autres que la Ville de Paris « favorise la mise à disposition de locaux pérennes pour certaines associations de lutte contre les discriminations » et « sensibilise les agent-e-s de la ville en charge de la sécurité aux problématiques » LGBTQIphobes.

Alors que la Mairie de Paris travaille sur un « plan de lutte contre les actes homophobes », remis au gouvernement mi-novembre, les élus réclament « la mise en place de formations pour mieux entendre et accompagner les victimes de violence », « une campagne nationale » et le « renforcement de la lutte au sein des établissements scolaires ».

Selon le dernier rapport de l’association SOS Homophobie, qui s’appuie sur l’enquête annuelle « Cadre de vie et sécurité » de l’Insee, « seulement 4 % des victimes d’insultes LGBTphobes déposent effectivement plainte ».