Jeff Koons condamné pour le plagiat d’une publicité Naf-Naf
Jeff Koons condamné pour le plagiat d’une publicité Naf-Naf
Le Monde.fr avec AFP
Le plasticien, sa société et le Centre Georges-Pompidou devront verser 135 000 euros au concepteur du visuel « Fait d’hiver ».
Le tribunal de grande instance de Paris a condamné jeudi 8 novembre le plasticien américain Jeff Koons pour avoir contrefait une publicité pour les vêtements Naf-Naf représentant le fameux petit cochon de la marque, dans une œuvre brièvement exposée à Paris en 2014.
L’artiste controversé, sa société Jeff Koons LLC et le Centre Georges-Pompidou, qui a exposé lors d’une rétrospective la sculpture en porcelaine du plasticien, ont notamment été condamnés à verser solidairement 135 000 euros de dommages et intérêts au publicitaire Franck Davidovici, concepteur du visuel « Fait d’hiver » pour Naf-Naf.
KOONS ACCUSATO DI PLAGIO: LA SCULTURA “FAIT D’HIVER” RICORDA UNA PUBBLICITÀ FRANCESE DEL 1985 http://t.co/fUpbihzQ2n http://t.co/eBfHAeEVlo
— _DAGOSPIA_ (@Dagospia)
Présentée une première fois en 1988 dans une galerie new-yorkaise, la sculpture de Jeff Koons avait circulé dans le monde avant d’être exposée à la fin de 2014 au Centre Pompidou, à Paris, dans le cadre d’une rétrospective consacrée à l’artiste américain.
Franck Davidovici, publicitaire indépendant, avait découvert l’existence de cette œuvre dans un livre juste avant cette rétrospective et demandé en justice la saisie de l’exemplaire exposé, vendu environ 3 millions d’euros en 2007 chez Christie’s à New York, et faisant partie de la collection Prada. L’œuvre avait finalement été retirée de l’exposition à la demande du prêteur.
Démarche « d’appropriation »
Alain Seban, alors président du Centre Pompidou, avait expliqué que l’artiste menait une démarche « d’appropriation ». Il avait également rappelé que la question s’était posée pour d’autres œuvres de Jeff Koons, et notamment celles de la série Banality, dont fait partie « Fait d’hiver », « dont le principe même est de fonctionner à partir d’objets achetés dans le commerce ou d’images qui viennent de la publicité ou de magazines ».
Ce n’est en effet pas la première fois que l’artiste est condamné pour plagiat. Le tribunal de grande instance de Paris avait notamment jugé en mars 2017 qu’une œuvre de la série Banality, une sculpture en porcelaine intitulée Naked (« nus »), était bien la contrefaçon d’un cliché du photographe français Jean-François Bauret. Il avait condamné Jeff Koons LLC et le Centre Pompidou à verser des dommages et intérêts aux ayants droit de l’auteur de la photographie.
Cette photo de deux enfants nus a-t-elle été plagiée par Jeff Koons ? https://t.co/iZ02OuWwJJ https://t.co/sz7i2ciSuG
— Telerama (@Télérama)
Avant cela, Jeff Koons avait déjà été poursuivi à trois reprises pour plagiat et condamné deux fois.