Notes de frais : Force ouvrière promet une « remise à plat » des règles
Notes de frais : Force ouvrière promet une « remise à plat » des règles
Le Monde.fr avec AFP
La direction de FO a dépensé plus de 388 000 euros de notes de frais, alors que le syndicat affiche de lourdes pertes financières. Elle répond aux journaux ayant révélé le scandale.
Les ex-secrétaires généraux Jean-Claude Mailly (à gauche) et Pascal Pavageau (à droite) ont présenté en 2017 des factures atteignant respectivement 34 000 euros et plus de 50 000 euros en 2017. / BERTRAND GUAY / AFP
Toutes les notes de frais sont justifiées, assure samedi 17 novembre la direction de Force ouvrière (FO) dans un droit de réponse à des articles de presse. La confédération syndicale annonce également une mise à plat des règles de rémunération et de défraiement.
S’adressant directement aux directeurs de rédaction du Parisien et de Marianne, le syndicat rectifie les « informations partielles, erronées et les amalgames conduisant à des interprétations fausses », qu’elle attribue à des articles épinglant l’organisation pour ses notes de frais et son déficit.
Hôtels, loyers, trains… selon le Parisien, les treize dirigeants de la confédération ont présenté l’an dernier 388 683 euros de notes de frais. Le quotidien assure aussi que Jean-Claude Mailly, à la tête de FO de 2004 à 2018, a touché en 2017 une rémunération annuelle brute de 100 334 euros.
Celui-ci a démenti le jour même en disant avoir perçu 5 200 euros nets par mois. Selon le droit de réponse, son salaire était en 2017 de 5 967,45 euros nets par mois, primes comprises, dont le treizième mois.
Plus de 630 000 euros de déficit
De son côté, Marianne assure que Pascal Pavageau, qui a démissionné de la tête de FO à la suite d’un scandale sur un fichier controversé, avait limité son salaire de numéro un à 2 800 euros nets mensuels.
L’hebdomadaire épingle le fonctionnement du centre de formation des militants syndicaux (CFMS) et évoque une augmentation de son budget de 1 million d’euros entre 2016 et 2017, alors que les prestations de formation auraient baissé. FO répond que le CFMS « n’a rien d’une boîte noire ».
La direction assure également que malgré un déficit de 632 000 euros en 2017 (après un excédent d’un million un an plus tôt), la situation de la confédération « n’est pas déficitaire » car le « cumul des résultats des années antérieures au 31 décembre 2017 est de 11 393 890 euros ». La confédération « dispose de fonds propres importants et ne se trouve donc pas en situation de carence de trésorerie ».
Concernant les notes de frais, « toutes les dépenses, quelle qu’en soit la nature, sont justifiées ». Mais la direction va « mettre en oeuvre un état financier complet avec l’appui de la commission de contrôle » de FO, composée de trois militants. Dans ce cadre, « les modalités et règles de rémunération, ainsi que des défraiements seront mis à plat et actualisés en tant que de besoin ».
La direction ne parle toutefois pas de l’audit financier souhaité par Pascal Pavageau et réclamé par Patrice Clos, l’un des trois candidats à sa succession. L’élection est prévue les 21 et 22 novembre.