Huit Parlements, qui s’intéressent à la question des fausses informations, demandent à Mark Zuckerberg de se présenter devant eux lors d’une commissions conjointe. / ALEX WONG / AFP

La pression politique s’accentue sur Mark Zuckerberg. Vendredi 16 novembre, les Parlements brésilien, singapourien et letton se sont joints à ceux du Canada, du Royaume-Uni, de l’Irlande, de l’Australie et de l’Argentine pour demander au patron de Facebook de se présenter devant eux le 27 novembre à Londres. Dans une lettre publiée lundi, ils lui demandent d’être entendu par « cette grande commission internationale », qui s’intéresse à la question de la désinformation et des fausses informations circulant sur Facebook.

Mark Zuckerberg a déjà décliné deux fois l’invitation. La première avait été lancée le 31 octobre par les Parlements britannique et canadien. Pour la seconde, envoyée le 7 novembre, ils avaient été rejoints par l’Irlande, l’Australie et l’Argentine. Dans les deux cas, les équipes du patron de Facebook avaient expliqué qu’il ne pourrait être présent à Londres le 27 novembre. Des refus que n’ont pas accepté les députés de ces cinq pays, désormais rejoints par trois autres parlements.

Une audience par vidéo ?

La nouvelle invitation propose une solution à Mark Zuckerberg : « Vous dites dans votre lettre que vous ne “serez pas en mesure d’être à Londres” le 27, mais cela n’exclut pas pour autant que vous puissiez être entendu. Seriez-vous disposé à témoigner par vidéo à la place ? »

Ces derniers jours, Mark Zuckerberg était cependant davantage occupé, selon le Wall Street Journal, à gérer une nouvelle crise, dans le cadre d’une année ayant vu de multiples affaires toucher à la réputation de Facebook. Le 14 novembre, le New York Times a publié une enquête examinant la manière dont la direction de Facebook avait réagi aux différentes crises ayant touché l’entreprise. Le scandale est venu des pratiques d’une entreprise de relations publiques embauchées pour Facebook, appelée Definers, qui a suggéré à des journalistes américains d’enquêter sur des liens entre George Soros et des groupes anti-Facebook.

Déjà entendu en avril et en mai

Avec plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs, Facebook est le réseau social le plus populaire au monde. Il est aussi devenu un important canal de diffusion de fausses informations. Depuis la campagne présidentielle états-unienne de 2016, durant laquelle Facebook a été exploité comme canal de désinformation et de tentative d’ingérence dans le processus électoral, les autorités de différents pays s’intéressent de près à Mark Zuckerberg.

La pression s’est accentuée au printemps, avec le scandale Cambridge Analytica : des dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook ont alors découvert que leurs données avaient été indirectement aspirées par une entreprise spécialisée dans l’influence politique et proche de Donald Trump. Mark Zuckerberg avait fini par s’expliquer devant le Congrès des Etats-Unis en avril, au cours de deux éprouvantes audiences de plusieurs heures. Il avait également été entendu en mai par des parlementaires européens dans une audience d’une heure et demie seulement, essentiellement occupée par les questions des eurodéputés – un format contesté par plusieurs d’entre eux.