L’ancien premier ministre de la Macédoine Nikola Gruevski affirme avoir obtenu l’asile politique en Hongrie
L’ancien premier ministre de la Macédoine Nikola Gruevski affirme avoir obtenu l’asile politique en Hongrie
Le gouvernement macédonien affirme qu’« aucune persécution politique n’avait été exercée » à l’encontre de Nikola Gruevski.
Premier ministre de la Macédoine de 2006 à 2016, Nikola Gruevski, un proche du dirigeant national-souverainiste hongrois Viktor Orban, a été condamné à deux ans de prison ferme pour abus de pouvoir. / ROBERT ATANASOVSKI / AFP
Recherché dans son pays, l’ancien premier ministre de la Macédoine Nikola Gruevski affirme avoir obtenu l’« asile politique » en Hongrie.
« La République de Hongrie, un pays membre de l’UE et de l’OTAN, a accepté aujourd’hui ma demande d’asile politique en raison de persécutions politiques en République de Macédoine », a-t-il écrit sur sa page Facebook, mardi 20 novembre. « J’ai dit que le gouvernement voulait me voler ma liberté à l’aide de moyens non démocratiques, en détournant le parquet et le système judiciaire macédoniens », a-t-il ajouté.
Les autorités hongroises n’ont pas commenté ces informations. Le quotidien progouvernemental hongrois Magyar Idök a toutefois écrit sur son site web que sa demande avait été examinée avec succès, sans toutefois évoquer une nature « politique » de l’asile. « L’Autorité de l’immigration » a jugé « fondé » l’argument de Nikola Gruevski selon lequel sa vie serait en danger dans son pays, affirme le Magyar Idök.
Un porte-parole du parti de M. Orban, le Fidesz, a estimé que M. Gruevski était « persécuté et menacé par un gouvernement de gauche, qui a manifestement le soutien de George Soros », honni par Budapest.
Skopje appelle au respect du droit international
Le gouvernement macédonien a réagi en relevant que Nikola Gruevski « n’avait en aucune situation fait état de menaces sur sa vie » et qu’« aucune persécution politique n’avait été exercée » à son encontre. Son seul objectif est d’« éviter la justice », selon Skopje, qui demande à la Hongrie d’« accepter sans condition la demande d’extradition » qu’elle lui a adressée.
Le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, a exhorté la Hongrie à ne pas fournir « un refuge aux criminels » et à « respecter la pratique internationale » en s’abstenant d’accueillir une personne condamnée dans un Etat de droit et visée par un mandat d’arrêt international.
Le ministère de la justice macédonien a annoncé qu’il allait adresser aux autorités hongroises une demande d’extradition de Gruevski.
Abus de pouvoir et corruption
Premier ministre de la Macédoine de 2006 à 2016, Nikola Gruevski, un proche du dirigeant national-souverainiste hongrois Viktor Orban, a été condamné à deux ans de prison ferme pour abus de pouvoir. Il a été condamné pour avoir reçu pour son usage personnel une Mercedes d’une valeur de 600 000 euros, payée sur les deniers publics. Il est poursuivi dans cinq autres dossiers de corruption, d’abus de pouvoir, ou encore d’écoutes illégales.
Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international après s’être enfui de son pays alors qu’il devait y purger sa peine. Son accueil en Hongrie et les conditions rocambolesques de sa fuite ont avivé les tensions entre la Macédoine et la Hongrie. Skopje a émis lundi « une note de protestation » à l’adresse de Budapest.