Le conseil d’administration de Renault s’est réuni, mardi 20 novembre, pour mettre en place une gouvernance intérimaire, alors que le PDG, Carlos Ghosn, a passé une deuxième journée en garde à vue au Japon pour des soupçons de malversations. Il a décidé de confier « à titre provisoire » la direction exécutive du groupe à Thierry Bolloré, qui disposera des « mêmes pouvoirs » que Carlos Ghosn.

« M. Ghosn, temporairement empêché, demeure président-directeur général », a souligné dans un communiqué le constructeur automobile français à l’issue d’une réunion extraordinaire de son conseil d’administration, convoquée après l’arrestation de M. Ghosn.

Le conseil d’administration a demandé « à Nissan, sur le fondement des principes de transparence, de confiance et de respect mutuel de la charte de l’Alliance, de lui transmettre l’ensemble des informations en sa possession dans le cadre des investigations internes dont M. Ghosn a fait l’objet ». En effet, « à ce stade, le Conseil n’est pas en mesure de se prononcer sur les éléments dont disposeraient Nissan et les autorités judiciaires japonaises à l’encontre de M. Ghosn », a précisé cette entité.

Le conseil a aussi fait savoir qu’il se réunirait « régulièrement, sous la présidence de l’administrateur référent [Philippe Lagayette], pour préserver les intérêts de Renault et assurer la pérennité de l’Alliance » avec les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi.

Le parquet japonais reproche au Franco-Libano-Brésilien d’avoir « conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015 », en ne déclarant que 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d’euros), alors qu’il a gagné près de 10 milliards de yens sur la période.

Ces accusations ont conduit à l’arrestation du président de Nissan et PDG de Renault, incarcéré mardi pour le deuxième jour d’affilée.

Le conseil d’administration de Nissan se prononcera, lui, sur le limogeage de son président jeudi matin. Mitsubishi Motors (MMC) entend également le « démettre rapidement ».