Bruno Le Maire défend la place de Renault dans l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi
Bruno Le Maire défend la place de Renault dans l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le ministre de l’économie s’exprimait une semaine après l’arrestation de Carlos Ghosn, ex-président de Nissan et Mitsubishi, pour des soupçons de malversations financières.
Une semaine après l’arrestation au Japon de Carlos Ghosn, Bruno Le Maire s’est opposé, mardi 27 novembre, à tout changement dans la gouvernance de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et « dans l’équilibre » des pouvoirs. Il estime notamment que le directeur général de Renault « doit rester le président de l’alliance » Renault-Nissan-Mitsubishi.
« Dans la gouvernance, il est prévu que le directeur général de Renault soit le président de l’alliance. Cette règle ne doit pas changer », a déclaré le ministre sur LCI, en réponse à une question sur un possible bouleversement des équilibres au sein de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi après l’interpellation du PDG de Renault pour des soupçons de malversations financières. « Le directeur général de Renault [actuellement Thierry Bolloré, directeur exécutif par intérim depuis l’interpellation de M. Ghosn] doit rester le président de l’alliance », a martelé M. Le Maire, alors que M. Ghosn a été déchu de ses fonctions de président de Nissan et Mitsubishi.
« Bon équilibre »
Interrogé sur le partage des pouvoirs au sein de l’alliance et une éventuelle utilisation par les Japonais des soupçons pesant sur M. Ghosn pour obtenir un rééquilibrage en leur faveur au sein de l’alliance, M. Le Maire a adopté une position ferme.
« Il y a aujourd’hui un partage qui me paraît le bon, il y a un équilibre qui est le bon. Il y a des participations croisées entre Renault et Nissan qui ne doivent pas changer », a-t-il déclaré. Renault détient un peu plus de 43 % du capital de Nissan qui possède 15 % du constructeur français. L’Etat français détient le même montant du capital, environ 15 % du capital de la firme au losange. « Je ne souhaite pas qu’il y ait de modification des équilibres de pouvoir entre Renault et Nissan, des niveaux de participations croisées », a insisté le ministre.
Réunion à Amsterdam
Selon Mitsuhiko Yamashita, vice-président exécutif de Mitsubishi, l’alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi Motors peut survivre à l’affaire Ghosn, car quelle que soit sa forme à l’avenir, les trois groupes automobiles continueront à tirer parti de leur coopération pour développer de nouvelles technologies.
Des responsables de l’alliance se retrouveront cette semaine à Amsterdam – à partir de mercredi selon des sources – afin de voir comment protéger leurs activités conjointes des répercussions de ce dossier, alors qu’une lutte d’influence se profile entre Nissan et Renault. L’avenir de Carlos Ghosn à la tête de l’alliance sera aussi discuté, a précisé une source chez Nissan.
En détention à Tokyo depuis le 19 novembre, Carlos Ghosn a été démis de ses fonctions de président de Nissan et de Mitsubishi mais est toujours PDG aussi bien de Renault – où un tandem a été choisi pour assurer l’intérim – que de l’alliance.