« Gutland » : sous les sillons, de vilains secrets
« Gutland » : sous les sillons, de vilains secrets
Par Thomas Sotinel
Dans la campagne luxembourgeoise, Govinda Van Maele tente d’installer un hybride de film noir et de fantastique, sans grand succès.
On pourrait appeler cela de l’exotisme de proximité. Autour de la ville de Luxembourg s’étend la campagne du Grand-Duché. On y élève des vaches, récolte des céréales, parle un dialecte allemand aux sonorités presque extraterrestres et cache de vilains secrets. Toutes choses que les ignorants apprendront en voyant Gutland.
Mais cette richesse d’informations ne suffit pas à faire de ce premier long-métrage de fiction un film recommandable, même si l’on ajoute la présence de Vicky Krieps, qu’on a vue tenant tête à Daniel Day Lewis dans Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson, dans le premier rôle féminin.
Drame paysan un peu désuet
Le premier rôle masculin revient à l’acteur allemand Frederick Lau qui joue un gangster en cavale. Celle-ci le mène jusqu’à une ferme luxembourgeoise où il se fait embaucher comme journalier. Logé dans une caravane, il tente de garder un profil bas, mais ne peut s’empêcher de conter fleurette à la beauté locale (Vicky Krieps).
Tout cela ressemble à un drame paysan un peu désuet jusqu’à ce que le film prenne un tour fantastique (une espèce de version vériste de Get Out par laquelle le truand est métamorphosé en bon gars de la campagne), virage que le réalisateur ne peut maîtriser. C’est alors l’accident, inévitable. La vraisemblance conventionnelle de la première moitié de Gutland vire au ridicule et l’outrance ne suffit pas à dissiper l’ennui.
Film allemand, belge et luxembourgeois de Govinda Van Maele. Avec Vicky Krieps, Frederick Lau, Marco Lorenzini (1 h 47). Sur le Web : nextfilmdistribution.com