Deux véhicules de police ont été incendiés lors d’incidents vendredi 27 novembre à la fin d’une manifestation d’environ 300 « gilets jaunes » à Bruxelles, le premier rassemblement organisé dans la capitale belge par le mouvement de protestation. Les deux véhicules ont été brûlés en pleine rue en début d’après-midi. Auparavant la police avait fait usage de canons à eau pour disperser des manifestants qui lançaient des projectiles. Selon une porte-parole de la police de Bruxelles, les manifestants ont notamment jeté « des boules de billard et des pavés » pendant la manifestation.

Une soixantaine de personnes ont été interpellées parce qu’elles transportaient des objets interdits, comme des cutters, des fumigènes ou des bombes lacrymogènes. Les premières arrestations ont eu lieu dès la matinée, au moment où des petits groupes convergeaient vers le principal point de rassemblement. « Violences incompréhensibles à l’égard de la police qui fait chaque jour de son mieux pour protéger les citoyens et la société. Scandaleux », a protesté le ministre de l’intérieur belge, Jan Jambon, sur Twitter.

« Le peuple, c’est nous »

La manifestation a commencé vers 10 h 30 au carrefour Arts-Loi, non loin des institutions européennes et des bureaux du premier ministre, où la police a rapidement recensé une centaine de « gilets jaunes ». Le cortège a ensuite progressivement grossi, parcourant les rues du centre en tentant à plusieurs reprises de se rapprocher des bâtiments officiels défendus par des cordons de police. « Le peuple, c’est nous, Charles Michel, t’es fini ! », scandaient certains manifestants à l’adresse du premier ministre libéral.

Les « gilets jaunes », qui portent ces vestes fluorescentes que chaque automobiliste est obligé de détenir dans sa voiture afin de le rendre visible en cas d’accident, sont revenus vers 13 h 30 non loin du carrefour de départ et c’est à ce moment que les échauffourées ont éclaté.

Lancé il y a deux semaines en France pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation de la fiscalité sur les carburants, le mouvement des « gilets jaunes » avait essaimé en Wallonie, mais pas encore en Flandre, ni dans la capitale. Il s’agit de la première manifestation appelée à Bruxelles, par les réseaux sociaux, sans meneur revendiqué.

Lundi, un youtubeur belge, Gary Ducran, avait décidé d’annuler un rassemblement autorisé par la ville pour vendredi. Il avait invoqué « un cahier des charges trop important » imposé par la police, et un service d’ordre, selon lui, impossible à constituer comme demandé. En Wallonie, les « gilets jaunes » ont plusieurs fois été débordés par des casseurs la semaine dernière et la police a procédé à des arrestations par dizaines.