« Soyons responsables et offrons au gouvernement une porte de sortie à la crise. » Un groupe des « gilets jaunes », parmi lesquels des figures de proue du mouvement, a souhaité dimanche 2 décembre se présenter comme porte-parole autour d’un « projet viable et crédible ».

« Nous formons un groupe de citoyens engagés qui constitue une représentation honnête de la France qui souffre et se sent délaissée. Nous voulons être les porte-parole d’une colère constructive », écrivent dans le Journal du dimanche (« JDD ») dix « gilets jaunes » parmi lesquels figurent Benjamin Cauchy et Jacline Mouraud et qui se sont donnés pour nom les « gilets jaunes libres ».

« Loin de toute radicalisation et en accord avec les 80 % de Français qui nous soutiennent, construisons un projet viable et crédible, dans l’intérêt de tous » qui se fasse « dans le respect des institutions de la Ve République, de l’ordre public, des biens et des personnes ». Ils demandent l’ouverture d’états généraux de la fiscalité, d’une conférence sociale nationale ainsi que d’assises « territoires et mobilité » qui prendront la forme de débats régionaux.

Une rencontre avec le premier ministre proposée

Ils réclament l’organisation de référendums réguliers sur les grandes orientations sociales et sociétales du pays ainsi que l’adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives, « afin que la population soit mieux représentée au Parlement ». « En outre, et de manière immédiate et sans condition, nous demandons le gel de la hausse des taxes sur les carburants et l’annulation de l’alourdissement du contrôle technique automobile », ajoutent-ils.

« Soucieux du respect des institutions et du dialogue social, nous condamnons toutes les formes de violence. Mais nous estimons que le gouvernement ne doit pas répondre à la colère par l’orgueil d’une politique sans issue. »

Les signataires – Benjamin Cauchy, Jacline Mouraud, Cédric Guémy, Chantal Perrotin, Cédric Delaire, David Tan, Christophe Chalençon, Ghjuvan Andria Culioli, David Roig et Damien Molin – disent se tenir « à la disposition du premier ministre pour un premier rendez-vous ».

La manifestation des « gilets jaunes » contre l’érosion du pouvoir d’achat a été entachée samedi de graves violences, notamment à Paris, qui ont entraîné l’interpellation de 287 personnes et provoqué 110 blessés dont 20 parmi les forces de l’ordre.