Euro féminin de handball : trois choses à savoir sur les Monténégrines, opposées à la France
Euro féminin de handball : trois choses à savoir sur les Monténégrines, opposées à la France
Le Monde.fr avec AFP
L’équipe de France féminine de handball affronte le Monténégro, mardi à Nancy, lors de l’ultime rencontre du tour préliminaire de la compétition.
L’équipe du Monténégro affronte les Bleues mardi. / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Un troisième match couperet. Toutes deux auréolées d’une victoire et d’une défaite depuis le début de l’Euro féminin de handball, la France et le Monténégro s’affrontent, mardi 4 décembre (21 heures, sur BeIN Sports 3), dans l’ultime rencontre du tour préliminaire de la compétition. L’équipe qui s’inclinera dans le palais des sports de Nancy hypothéquera grandement ses chances de se hisser dans le dernier carré de l’Euro.
Après leur défaite inaugurale face à la Russie (23-26) et leur démonstration contre la Slovénie (30-21), les joueuses d’Olivier Krumbholz n’ont pas vraiment droit à l’échec : en cas de deuxième défaite en trois matchs, les Bleues auraient « très peu de chances de jouer les demi-finales », avertit le coach français, car les résultats du premier tour sont conservés.
Mise en place en 2006, à l’indépendance du pays, l’équipe nationale monténégrine n’a pas tardé à atteindre les sommets du handball continental. Médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Londres (2012), elle enchaîne quelques mois plus tard par la victoire à l’Euro en Serbie, où elle brise l’hégémonie continentale norvégienne du présent millénaire (seule édition à avoir échappé au pays scandinave).
Une équipe « vicieuse » dure à jouer
Le Monténégro véhicule l’image d’une équipe dure au mal. Et qui fait mal à ses adversaires. Sur le terrain, cette équipe madrée met à mal l’adversaire par de discrets petits gestes, à l’instar de Djurdjina Jaukovic, tour de contrôle n’hésitant jamais sur les tirages de maillots ou les coudes relevés lors des impacts.
« Roublard », « vicieux », voilà les mots de l’entraîneur des Bleues pour qualifier le jeu des championnes d’Europe 2012. « Ce n’est pas normal que ça tienne le pivot, que ça pousse, que ça mette des coups de genou. Je ne crois pas que les Russes soient très contentes de ce qui s’est passé [dimanche] », a relaté Olivier Krumbholz à propos du match remporté par un but d’écart par les championnes olympiques en titre.
« Dans le domaine du vice, elles sont vraiment très fortes, beaucoup plus que nous, confirme la pivot française Béatrice Edwige. Ce sont des vraies roublardes. » « Et ces coups sont rarement sanctionnés, relate Astride N’Gouan dans L’Equipe. Ce qu’il faudra faire, c’est se montrer plus malignes. »
Pour battre « cette équipe agressive », composée de « filles assez lourdes, assez grandes » mais à la rotation réduite, Alexandra Lacrabère estime que la France va devoir « répondre intelligemment, collectivement » et en évitant de « forcer des situations individuelles. »
L’ossature d’un seul club
Douze des dix-huit joueuses de l’équipe, orchestrée depuis 2017 par le Suédois Per Johansson, évoluent dans un seul et même club : le Buducnost Podgorica, formation phare du Monténégro.
Impériale en championnat national, qu’elle a remporté sans discontinuer depuis 2008, cette équipe, menée par la demi-centre Milena Raicevic, compte également à son palmarès deux Ligues des champions (en 2012 et 2015).
Les handballeuses de Metz présentes dans les rangs des Bleues connaissent bien ces joueuses, puisqu’elles affrontent régulièrement le club de la capitale monténégrine dans les compétitions européennes.
Cet automne, les Messines ont gagné chez elles et perdu dans la chaude ambiance de Pogdorica en Ligue des champions.
Mardi soir, l’ambiance sera favorable aux Françaises, évoluant à domicile.
Un passif avec les Bleues
Depuis 2012, et un quart de finale olympique perdu après une phase de groupes de haut vol, Olivier Krumbholz garde un souvenir amer du Monténégro. Si les Bleues ont écarté, en 2017, le pays des Balkans de leur route vers le titre mondial, le sélectionneur des Bleues assure que les Monténégrines « sont toujours aussi fortes » et se méfie de la physionomie de la rencontre.
« On sait qu’il va y avoir des coups de sifflet injustes, des grosses fautes. Mais on sera prêts, insiste Olivier Krumbholz. Si elles foncent dans notre défense, elles aussi seront bien reçues. »
Outre les deux points à glaner au terme de cette rencontre, primordiaux dans l’optique de poursuivre la compétition au-delà du tour principal, l’enjeu, face au Monténégro, sera également de déterminer quelle vision du handball – entre les pur-sang françaises et la cavalerie lourde monténégrine – l’emporte.