Au lycée Saint-Exupéry, hommage aux trois skieurs morts dans une avalanche le 13 janvier 2016. / JEFF PACHOUD / AFP

Il était poursuivi par la justice après la mort, en janvier 2016, dans une avalanche, de deux lycéens qu’il encadrait lors d’une sortie de ski en Isère : un enseignant a été condamné, mardi 4 décembre, à Grenoble, à deux ans de prison, dont un avec sursis.

Reconnu coupable d’homicides involontaires, Michel A., 50 ans, s’est également vu infliger une interdiction d’exercer son métier de professeur d’éducation physique et sportive (EPS) pendant trois ans et doit verser des dommages et intérêts aux familles des victimes.

Le tribunal n’a suivi qu’en partie les réquisitions du procureur, qui avait réclamé « une interdiction définitive d’enseigner » à l’encontre du professeur de sport, accusé d’avoir emprunté une piste noire fermée de la station des Deux-Alpes avec un groupe d’élèves, malgré un dispositif de dissuasion.

« Le tribunal a fait une appréciation juste de la situation. Mais la famille de Thelma souhaitait que l’interdiction d’exercer soit totale. C’est la seule réserve que j’émets devant ce jugement », a indiqué Me Eymeric Molin, l’avocat de l’une des parties civiles.

Signalétique dissuasive

Ce 13 janvier 2016, deux lycéens de 16 ans et un skieur de 46 ans avaient été retrouvés morts dans une coulée qui avait été déclenchée plus haut par des randonneurs sur un secteur hors piste de la station.

L’avalanche, qui avait progressé sur une piste noire fermée dont l’accès était encadré d’une signalétique dissuasive en plusieurs langues, avait également enseveli deux autres skieurs, dont l’enseignant.

Ce dernier avait été mis en examen trois jours plus tard pour homicides involontaires et avait immédiatement reconnu sa responsabilité dans ce drame, selon son avocate.

Grave dépression

Lors de l’audience, le 23 octobre, le professeur d’EPS avait expliqué qu’il venait de reprendre le travail après une grave dépression et que son maintien sous médication l’avait « probablement empêché » de juger correctement du danger de la piste noire sur laquelle le groupe s’est engagé.

« Il ne se passe pas un jour sans que je pense à Léo, à Thelma et à leurs parents: il n’y a rien de pire que de perdre un enfant (...) Je ne peux que demander pardon », avait-il déclaré à la barre.

De son côté, le procureur avait appuyé les plaidoiries des avocats des familles des victimes qui, citant un rapport d’expert, avaient rappelé que le traitement pris par l’enseignant « était tout à fait toléré, avec peu d’effets secondaires, dont aucun effet sédatif ».