Un ancien général bosniaque arrêté pour crimes de guerre
Un ancien général bosniaque arrêté pour crimes de guerre
Ramiz Drekovic était l’un des plus hauts responsables de l’armée bosnienne lors du conflit intercommunautaire en ex-Yougoslavie, qui a fait plus de 100 000 morts dans les années 1990.
Un ancien général des forces bosniaques pendant la guerre en ex-Yougoslavie, Ramiz Drekovic, a été arrêté, mercredi 5 décembre à Sarajevo, a annoncé le parquet de Bosnie. Il est soupçonné de crimes contre des civils serbes.
Bosniaque originaire de Serbie, Drekovic, 62 ans, était capitaine de l’armée populaire yougoslave (JNA) avant le démantèlement de la fédération en 1991 et les guerres qui ont fait plus de 130 000 morts dans l’ex-Yougoslavie, dont près de 100 000 en Bosnie. Il avait alors rejoint l’armée bosnienne, majoritairement bosniaque (musulmane). Le général était l’un de ses plus hauts responsables lors de la guerre, en particulier contre les forces serbes.
« Un enfant tué »
Drekovic est accusé par le parquet d’avoir ordonné le bombardement par l’artillerie de la ville de Kalinovik, à plusieurs reprises au printemps 1995. « Un enfant de 15 ans a été tué et plusieurs enfants et adultes ont été blessés, en addition d’une grande destruction des biens », affirme le parquet bosnien dans un communiqué.
Retraité peu après la fin du conflit intercommunautaire (1992-1995), Drekovic était conseiller de plusieurs dirigeants bosniaques. Des juges doivent, désormais, statuer sur la nécessité de le garder en détention.
Deux autres anciens généraux bosniaques ont été inculpés de crimes de guerre. Jugé depuis 2016, Sakib Mahmuljin, 66 ans, est inculpé pour des crimes commis contre des dizaines de prisonniers de guerre serbes par une unité de moudjahidine étrangers, rattachée à son corps. Atif Dudakovic, 64 ans, a été inculpé en octobre, avec seize autres personnes, pour « meurtre de plus de 300 Serbes, des civils pour la plupart ».
L’ancien commandant bosniaque dans l’enclave de Srebrenica, Naser Oric, a, quant à lui, été acquitté la semaine dernière.