Lucas Pouille, à Cincinnati, le 13 août. / Aaron Doster / USA TODAY Sports

Après une saison noire, Lucas Pouille s’était résolu début novembre à se séparer de son entraîneur historique Emmanuel Planque, à ses côtés depuis six ans. Le Français (32e mondial) a annoncé, jeudi 6 décembre, sa décision de collaborer avec Amélie Mauresmo pour la saison à venir pour « l’aider à passer un nouveau cap dans sa carrière ».

« Je suis très heureux de commencer ma nouvelle collaboration avec Amélie. Je pense que son expérience en tant que joueuse et entraîneure pourra m’aider à atteindre mes objectifs, précise-t-il dans un communiqué. Je suis persuadé que nous allons faire de grandes choses ensemble. Je remercie aussi la Fédération française de tennis pour l’aide apportée sur ce dossier. »

Seule numéro un mondiale de l’histoire du tennis français, Amélie Mauresmo, retraitée des courts depuis 2009, a déjà enfilé le survêtement de capitaine de l’équipe de Fed Cup (entre 2012 et 2016), qu’elle avait conduite jusqu’en finale, a conseillé Marion Bartoli, Mickaël Llodra, et, surtout, accompagné Andy Murray durant deux ans (de juin 2014 à mai 2016).

En acceptant la proposition de Lucas Pouille, elle doit renoncer à son poste de capitaine de Coupe Davis, pour lequel elle a été nommée officiellement par la Fédération française de tennis le 23 juin – une première historique pour une femme. Cumuler cette fonction avec celle de coach d’un des piliers de l’équipe relevait d’un conflit d’intérêts manifeste. Quand bien même Pouille a encore répété il y a quinze jours à Lille, à l’occasion de la finale de Coupe Davis, qu’il ne disputerait pas la compétition dans sa nouvelle formule. Sondés, les cadres de l’équipe ont, semble-t-il, fait savoir qu’ils n’approuvaient pas la double casquette.

Porte de sortie confortable

Cette sollicitation de Pouille lui offre, à vrai dire, une porte de sortie bien pratique : en acceptant le poste de capitaine en juin, Mauresmo espérait secrètement que la réforme serait retoquée lors de l’assemblée générale de la Fédération internationale de tennis, en août. Projet auquel elle s’était fermement opposée, fustigeant sur les réseaux sociaux une refonte synonyme de « condamnation à mort » de la Coupe Davis. Las, il n’en a rien été : à Orlando, le projet était adopté à 71,43 % des voix.

Depuis, devant le flou qui entoure cette réforme (la Fédération internationale et l’ATP sont encore en discussions au sujet du calendrier notamment), Mauresmo ne savait pas très bien de quelle compétition elle allait hériter et sur qui elle pourrait compter. Des joueurs de l’équipe de France (Pouille, Mahut) ont déjà fait savoir qu’ils ne seraient pas à Madrid (où doit se tenir la phase finale en 2019) l’an prochain ; d’autres l’ont ouvertement critiquée (Gasquet, Herbert) sans se prononcer sur leur participation.

« Le comité exécutif de la Fédération française de tennis a chargé son directeur technique national, Pierre Cherret, de proposer le nouveau capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, qui sera également responsable de la délégation masculine olympique des JO de Tokyo et tuteur des parcours garçons dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024 », a fait savoir la FFT, qui « soutient et encourage [le choix de Pouille] qui sert les intérêts du tennis français ».