« Gilets jaunes » : 127 personnes en garde à vue à Paris samedi matin
« Gilets jaunes » : 127 personnes en garde à vue à Paris samedi matin
Le nombre de personnes interpellées le 8 décembre au matin est bien supérieur à celui de la semaine précédente à la même heure, selon les chiffres de la préfecture de police.
Les forces de l'ordre fouillent des manifestants, place de la Bastille, à Paris, samedi 8 décembre. / Benjamin Girette/Hans Lucas pour "Le Monde"
Pour la quatrième journée de mobilisation des « gilets jaunes », à Paris, les forces de l’ordre ont changé de stratégie. A 10 heures du matin, samedi 8 décembre, les forces de l’ordre en étaient déjà à 354 interpellations dans la capitale, selon les chiffres de la préfecture de police. Un chiffre bien supérieur à celui de la semaine passée à la même heure.
A la même heure, 127 personnes avaient été mises en garde à vue, essentiellement pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou dégradation de biens, a fait savoir la même source.
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Des contrôles de véhicules ont été réalisés à Paris, permettant de découvrir de nombreux masques à gaz ou armes improvisées, comme des masses des boules de pétanques ou des billes de peinture. Les autorités, qui craignent de voir se reproduire dans Paris les scènes d’émeute urbaine de la semaine précédente, ont renforcé les contrôles dans les gares et pratiquent la fouille systématique aux abords des lieux de manifestation.
Ainsi les personnes présentes aux Champs-Elysées se sont fait confisquer leurs masques, lunettes ou casque, soit tout ce qui apparaît comme une protection.
4e contrôle policier depuis ce matin, pr les #giletsjaunes de l’Yonne sur les Champs-Elysées : ouverture des sacs,… https://t.co/Y66f5xNg5b
— aline_leclerc (@Aline Leclerc)
Changement de stratégie
Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, qui s’est rendu tôt samedi place Clemenceau, à Paris, a confirmé un changement de stratégie. « On a vu les limites du cantonnement [lors des précédentes manifestations], a-t-il confié à Brut, donc le mode d’intervention a changé, il y aura plus de contrôles, plus d’interventions directes. »
Le ministre a confirmé qu’aucune demande de manifestation n’avait été déposée en préfecture. « Nous n’avons interdit aucune rue, mais une manifestation, en France, ça se déclare. Ça ne s’autorise pas, ça se déclare (…) Là celles et ceux qui appellent à manifester, à venir à Paris n’ont rien déclaré. Pour eux, manifestement, le droit se limite à leurs propres revendications. »
Fuite du dispositif de sécurité
Partout dans l’Hexagone, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été décrétées, notamment à Paris où les scènes de guérilla urbaine du week-end dernier ont stupéfié le pays et l’étranger. Quelque 89 000 membres des forces de l’ordre sont mobilisés, dont 8 000 à Paris, pour éviter de tels débordements.
Toutefois, une partie du dispositif de sécurité des forces de police prévu pour faire face à la mobilisation attendue des « gilets jaunes » a fuité sur Internet. Le procureur a été saisi.
Selon la préfecture de police, il s’agit d’une « note de service de la Direction de la sécurité et de proximité de l’agglomération relative au dispositif ». La note technique « a fait l’objet d’une large diffusion », mais ne concerne « qu’une partie du dispositif, en l’occurrence les équipes les plus légères et les plus mobiles qui ont vocation à rayonner rapidement sur l’ensemble du territoire ». « Il a été tenu compte » de cette fuite « dans le déploiement du dispositif », a expliqué la préfecture, la jugeant « inacceptable ».