Droits d’inscription à l’université : des universités restent portes closes
Droits d’inscription à l’université : des universités restent portes closes
Par Camille Stromboni
En parallèle du mouvement lycéen et des « gilets jaunes », plusieurs universités ferment leurs portes, à la suite des blocages des étudiants mobilisés contre la hausse des droits d’inscription pour les étrangers.
Université Paris-Nanterre, en octobre 2018. / CAMILLE STROMBONI / « LE MONDE »
Plusieurs universités ont décidé de fermer, lundi 10 décembre, à la suite des blocages votés par des étudiants mobilisés contre la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers extracommunautaires. La mesure, annoncée par le gouvernement à la mi-novembre, a provoqué une levée de boucliers dans la communauté universitaire.
Université Rennes-II
C’est le cas en Bretagne, à l’université Rennes-II. « A 7 h 30 ce matin, nous avons constaté le blocage de la majeure partie des bâtiments du campus Villejean. Dans ces conditions, les activités sur ce campus sont suspendues pour la journée », a annoncé l’établissement sur Twitter. Dans la grande faculté de sciences humaines bretonne, une assemblée générale de lycéens et d’étudiants a voté en faveur du blocage de l’université jeudi dernier, dénonçant la réforme du lycée, Parcoursup et l’augmentation des frais de scolarité des étudiants étrangers.
Université Paris-Nanterre
L’université de Paris-Nanterre a pris la même décision, alors que la quasi-totalité des bâtiments du campus étaient bloqués à partir de 6 heures, à l’aide de chaises, tables ou encore de barrières, et que des grappes de quelques dizaines de bloqueurs formaient des piquets de grève devant chacun de ces bâtiments, empêchant professeurs et étudiants de rentrer, d’après l’Agence France-Presse. Une assemblée générale réunissait plusieurs centaines d’étudiants, lundi en fin de matinée.
Campus de Tolbiac (université Paris-I-Panthéon-Sorbonne)
La fermeture a aussi été décidée en ce début de semaine sur le campus de Tolbiac (université Paris-I-Panthéon-Sorbonne), où une assemblée générale était prévue à 10 heures. Le site est bloqué depuis le 4 décembre, après une assemblée générale d’étudiants. Il a ensuite été fermé par l’administration. La même décision a été prise à Censier (université Paris-III-Sorbonne-Nouvelle), déjà bloquée puis fermée la semaine dernière. Son président, Carles Bonafous-Murat, a annoncé que les partiels de décembre étaient reportés en janvier.
Université de Nantes
A Nantes, le campus universitaire du Tertre, fermé depuis vendredi à la suite du vote du blocage par les étudiants, doit rouvrir ses portes à 14 heures. « Au regard de l’actualité sociale à l’échelle nationale, l’université ne souhaite pas que le campus du Tertre soit un lieu de tensions et qu’un climat de violence s’installe », a expliqué l’équipe de direction de l’établissement par communiqué. « Le mouvement social de l’an dernier [contre Parcoursup] a laissé des fractures profondes et il est fondamental que nous préservions les conditions d’un dialogue libre et constructif au sein de notre communauté », a-t-elle expliqué.
Durant le week-end, plusieurs sites ont également été fermés, en parallèle de la journée d’action des « gilets jaunes », comme la Sorbonne (bâtiments historiques), ou Clignancourt à Paris, ou encore l’université Lyon-II, de vendredi à dimanche.