Le député LFI François Ruffin affirme être surveillé pour « sédition »
Le député LFI François Ruffin affirme être surveillé pour « sédition »
Par Abel Mestre, Simon Piel
De source judiciaire, on assure qu’il n’existe aucune enquête en cours visant M. Ruffin. Et, selon nos informations, aucune enquête administrative ne serait menée par la DGSI sur le député.
Le député (La France insoumise) de la Somme, François Ruffin, le 27 novembre. / GONZALO FUENTES / REUTERS
C’est une vidéo comme François Ruffin en publie régulièrement sur les réseaux sociaux. Mais, cette fois, elle est d’un genre un peu particulier. Publiée samedi 8 décembre, pendant le quatrième samedi de mobilisation des « gilets jaunes », on y voit le député (La France insoumise, LFI) de la Somme assis dans sa voiture, prêt à entamer une traversée de la France.
Le député de La France insoumise assure alors que la direction générale de sécurité intérieure (DGSI) « montait un dossier sur [lui] pour sédition, comme quoi [il] mènerait de manière clandestine un complot contre l’Etat ». Et le journaliste d’affirmer : « On assiste à un resserrement autoritaire de la caste. C’est la démocratie contre l’oligarchie, c’est parti. » Des accusations étonnantes.
De source judiciaire, on assure qu’il n’existe aucune enquête en cours visant M. Ruffin. Et, selon nos informations, aucune enquête administrative ne serait menée par la DGSI sur le député.
« Ce n’est franchement pas la peine de me mettre sur écoute »
Contacté par Le Monde, le parlementaire maintient ses affirmations. « Des contacts au sein des services de sécurité ont indiqué qu’un dossier était ouvert à mon nom, que j’étais surveillé pour “sédition”. Ils ont fourni des informations assez précises qui témoignaient qu’ils avaient bien accès à mes échanges, téléphoniques notamment. »
Il continue : « Les copains voulaient réagir en mode parano : éloigner les portables, enlever les batteries, se méfier, etc. Je m’y suis refusé. Je ne sais pas faire. Je ne veux pas faire dans la semi-clandestinité. Tout mon travail est public, par choix : engager le peuple à l’action (dans la rue ou dans les urnes), et non mener une activité groupusculaire. Aussi, logiquement, j’ai rendu cela public : tout comme la lumière éloigne les vampires, le ridicule devrait faire fuir les “barbouzes”. Mais tout cela m’amuse plutôt. »
Et d’insister, sur le mode de l’humour, la marque de fabrique du réalisateur du documentaire Merci Patron ! : « Quand je vais pisser, je fais un live Facebook. Alors, ce n’est franchement pas la peine de me mettre sur écoute ! C’est du gaspillage d’argent public ! »