Acheter un bijou ancien aux enchères
Acheter un bijou ancien aux enchères
LE MONDE ARGENT
Bagues, bracelets, montres fines… Les styles Art nouveau et Art déco ont la cote à la veille des fêtes de fin d’année.
En décembre, les maisons de ventes rivalisent d’idées de cadeau originales pour les fêtes. Des vins, des pièces de maroquinerie, et surtout des bijoux ! Dans ce domaine, acheter aux enchères présente plusieurs avantages. « Trouver une pièce unique, un objet qui a une âme, affirme Françoise Serru, experte auprès de l’hôtel des ventes de Montpellier, qui organise, le 15 décembre, une vente de bijoux. Avec une qualité et un savoir-faire qui n’a plus cours dans la bijouterie. Le montage, le sertissage, la qualité des pierres et jusqu’au poids d’or utilisé pour faire des maillons… » Antoinette Rousseau, responsable de la vente Millon, le 18 décembre, à Drouot, ajoute : « Les prix sont plus intéressants que ceux des bijoux neufs, avec des lots entre 50 et 5 000 euros. »
Les bijoux anciens séduisent de plus en plus d’amateurs. « Lorsque je mets les photos et descriptifs des lots d’une vente sur Interencheres, les pièces les plus cliquées sont celles qui portent la mention Art déco ou Art nouveau. Ce ne sont pas forcément des pièces à prix élevé, mais plutôt des bijoux de charme, très féminins et originaux », analyse Françoise Serru.
La sélection se fait également sur les matériaux – l’or blanc et l’or rose sont préférés à l’or jaune, et le platine, fréquent sur les bijoux Art déco, plaît beaucoup ; sur l’originalité de la pièce, comme la pierre ovale allongée des bagues marquise ; sur les marques de joailliers (Pomellato, Van Cleef & Arpels, Chaumet, Hermès ont actuellement une bonne cote). Les deux expertes constatent aussi un retour des élégantes montres-bijoux. Boudées par les amateurs de montres du fait de leurs mécanismes très simples, elles sont désormais portées en tant que bracelet. Les pièces très classiques (alliances en diamants, bagues de fiançailles marguerite, bracelets et bagues jonc…) restent recherchées, tandis que les colliers de perles de culture attirent moins : « Les jeunes n’en portent plus », tranche Antoinette Rousseau.
« Repérage avant la vente »
Question budget, pour moins de 500 euros sont accessibles un joli bracelet des années 1920, une paire de boucles d’oreilles dormeuses de la fin du XIXe siècle avec des diamants taille ancienne, ou une petite montre fine. Pour moins de 1 000 euros, une alliance américaine (sertie de diamants sur tout le tour), une broche animalière des années 1950 signée… Enfin, pour moins de 5 000 euros, s’ajoutent les solitaires (1 à 1,5 carat) et une multitude de pièces signées par de grands joailliers.
Antoinette Rousseau livre des conseils aux néophytes des enchères : « Faire du repérage avant la vente, d’abord, sur les photos en ligne, puis, lors de l’exposition, ne pas hésiter à demander des informations complémentaires sur les pièces qui vous intéressent, ne pas se focaliser sur un seul objet afin de ne pas être déçu si les enchères s’envolent. » L’estimation n’est qu’un point de départ à partir duquel le prix peut monter rapidement. Ajoutons qu’il faut tenir compte des frais d’adjudication à ajouter au prix marteau : entre 20 % et 30 % selon les études.