Un aventurier septuagénaire se lance dans la traversée de l’Atlantique en tonneau
Un aventurier septuagénaire se lance dans la traversée de l’Atlantique en tonneau
Le Monde.fr avec AFP
Le Français Jean-Jacques Savin a quitté la petite île d’El Hierro, dans les Canaries, mercredi matin, d’où il espère rallier les Caraïbes en trois mois.
Le Français Jean-Jacques Savin a commencé, mercredi 26 décembre, sa tentative de traversée de l’Atlantique en tonneau, par la seule force des courants. Il a quitté la petite île d’El Hierro, dans les Canaries au matin, d’où il espère rallier les Caraïbes en trois mois.
« J’ai un temps formidable, avec une houle d’un mètre, et je me déplace à 2 ou 3 km/h. Pour l’instant, ma capsule se comporte très bien, et j’ai des vents favorables annoncés jusqu’à dimanche », a expliqué à l’Agence France-Presse ce sportif septuagénaire qui préparait sa tentative depuis des mois dans le petit chantier naval d’Arès, sur le bassin d’Arcachon (Gironde).
Trois mètres de long, 2,10 m de diamètre et un poids de 450 kg à vide : son tonneau aux airs de capsule spatiale, avec sa forme oblongue et ses côtés biseautés, est construit en contre-plaqué époxy, procédé qui durcit la matière pour la faire résister à l’assaut des vagues, et accessoirement aux attaques éventuelles d’orques. A l’intérieur, Jean-Jacques Savin dispose de 6 m2 d’espace de vie, un coin couchette, un coin cuisine, un bureau des cartes et un côté stockage. Et, au sol, un hublot pour voir les poissons.
La capsule de Jean-Jacques Savin, en novembre 2018. / GEORGES GOBET / AFP
Etude des courants
L’ancien militaire parachutiste, qui a baroudé en Afrique, où il a également travaillé comme pilote privé et conservateur de parc national, est déjà prêt pour la Saint-Sylvestre : « J’ai emmené un petit sauternes et du foie gras. » Avant d’embarquer, il avait aussi prévu du saint-émilion pour fêter ses 72 ans, le 14 janvier.
L’aventurier espère que les courants le porteront naturellement, sans recours à une voile ou des rames, jusqu’aux Caraïbes : « Peut-être les Barbades, mais j’aimerais bien une île française, comme la Martinique ou la Guadeloupe. Ce serait plus facile pour les papiers, et pour ramener le tonneau », a-t-il souligné.
Pour la science, il doit aussi larguer des balises de la Joint Technical Commission for Oceanography and Marine Meteorology in-situ Observing Programmes Support (Commission technique mixte d’océanographie et de météorologie maritime - Appui aux programmes d’observation in situ ) afin d’étudier les courants. Il fera par ailleurs lui-même l’objet de tests sur la solitude en milieu clos. Même le vin sera à l’épreuve : du Bordeaux dans une amphore en terre cuite sera comparé au même vin resté à terre.
L’aventure, sponsorisée par le fabricant girondin de tonneaux Boutes, repose sur un budget de 60 000 euros, rassemblés notamment grâce à un financement participatif.