L’ancienne présidente des Philippines, Gloria Arroyo, libérée des dernières charges à son encontre
L’ancienne présidente des Philippines, Gloria Arroyo, libérée des dernières charges à son encontre
Le Monde.fr avec AFP
La justice philippine pointe le manque de preuves dans une affaire de fraude électorale remontant à 2007. L’ex-dirigeante avait aussi été accusée d’avoir détourné 6,8 millions d’euros.
Gloria Arroyo au Congrès, dans la capitale philippine, Manille, le 23 juillet 2018. / NOEL CELIS / AFP
Pas assez de preuves : un tribunal de Manille a levé vendredi 28 décembre la dernière d’une longue série d’accusations à l’encontre de l’ex-présidente Gloria Arroyo. Selon ses détracteurs, l’ancienne dirigeante aurait conspiré avec des politiciens locaux afin de truquer les élections de mi-mandat en 2007, en vue de favoriser ses alliés au Sénat.
« Devant l’échec de l’accusation à prouver la culpabilité de l’accusée au-delà de tout doute raisonnable et malgré de nombreuses opportunités, les charges de “sabotage électoral” à l’encontre de Mme Arroyo sont abandonnées par la présente », précise l’arrêt.
Cette décision couronne une réhabilitation remarquable de Mme Arroyo, alliée de l’actuel président, Duterte. L’ancienne présidente de 71 ans avait dirigé les Philippines de 2001 à 2010, mais son mandat avait été entaché d’allégations de corruption massive et de fraudes électorales.
Accusée de corruption
En 2011, Gloria Arroyo avait finalement été emprisonnée pour « sabotage électoral », avant d’être aussi accusée en 2016 d’avoir volé 366 millions de pesos philippins (environ 6 millions d’euros) issus d’une loterie publique en faveur d’associations caritatives.
Benigno Aquino, un fervent opposant de Mme Arroyo, avait fait d’elle la cible principale de sa campagne anticorruption, lorsqu’il avait été élu président, en 2010. Mais la chance est revenue pour l’ancienne dirigeante quand son allié, Rodrigo Duterte, a été à son tour élu président en 2016. Elle le soutient fidèlement, malgré sa campagne controversée contre les drogues, largement condamnée par les associations des droits humains, qui a coûté la vie à des milliers de personnes.
Mme Arroyo a ainsi été autorisée en 2016 à être libérée sous caution concernant l’accusation de sabotage électoral. Elle a été effectivement relâchée plus tard dans l’année, lorsque la Cour suprême des Philippines a abandonné les charges pour vol la concernant.
En dépit des controverses, l’ancienne dirigeante avait été élue membre du Congrès en 2010, en tant que députée de la province du nord de Manille, d’où sa famille est originaire. Elle occupe toujours cette fonction et a été élue en juillet présidente de la Chambre des représentants, chambre basse du Congrès des Philippines.