Pour Merkel, l’Allemagne doit prendre « plus de responsabilités » dans le monde
Pour Merkel, l’Allemagne doit prendre « plus de responsabilités » dans le monde
Le Monde.fr avec AFP
Il appartient à Berlin de « tenir bon, argumenter et se battre pour ses propres convictions », explique la chancelière dans son allocution traditionnelle de Nouvel An.
La chancellière allemande Angela Merkel, peu après l’enregistrement de sa traditionnelle allocution du Nouvel An, à Berlin, le 30 décembre. / POOL / REUTERS
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lundi 31 décembre qu’il était dans l’intérêt de l’Allemagne de prendre davantage de responsabilités à l’échelle mondiale, à une époque où le multilatéralisme fait l’objet d’attaques régulières.
Dans son allocution traditionnelle de Nouvel An, Mme Merkel fait le constat que les anciennes certitudes autour de la coopération internationale sont mises à l’épreuve et qu’il appartient à l’Allemagne de « tenir bon, argumenter et se battre pour ses propres convictions ».
Aucun des défis mondiaux, à l’image du changement climatique, des mouvements migratoires ou de la lutte contre le terrorisme, ne pourra être réglé par un pays seul, a-t-elle averti. « Pour nos propres intérêts, nous voulons répondre à toutes ces questions, et nous pouvons le faire d’autant mieux en prenant en considération les intérêts des autres », a-t-elle déclaré dans cette allocution qui sera diffusée dans son intégralité à 18 heures heures locales.
« C’est la leçon des deux guerres mondiales du siècle précédent », a-t-elle souligné, en prévenant toutefois que « les certitudes de coopération internationale étaient mises à l’épreuve ». « Dans notre intérêt, nous devons prendre plus de responsabilités » a-t-elle poursuivi.
Des « solutions mondiales »
Selon la chancelière, l’Allemagne, qui occupera en 2019 et 2020 un des sièges des membres non-permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, militera pour des « solutions mondiales ».
Mme Merkel s’est aussi engagée à augmenter les aides humanitaires et au développement ainsi que le budget de la défense.
Même s’il elle n’a pas nommément cité le président américain dans cette allocution, ses propos se démarquent une nouvelle fois des critiques de Donald Trump contre le multilatéralisme. A l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, le président américain avait rejeté « l’idéologie du mondialisme », lui préférant « la doctrine du patriotisme ». Quelques jours plus tard, la chancelière allemande avait réagi en le mettant en garde contre la tentation de « détruire » le multilatéralisme, et notamment les Nations unies.
« Mais détruire quelque chose sans avoir développé autre chose de nouveau est extrêmement dangereux et peut détruire l’ordre actuel qui garantit la paix, plus vite que nous ne le pensons », avait-elle averti lors d’un meeting de campagne pour les élections législatives régionales en Bavière.