« Islamo-collabo. Les mineurs isolés dans ton cul » : les murs de la permanence du député La République en marche Florent Boudié à Libourne ont été tagués à la peinture, dans la nuit de dimanche à lundi. L’élu de Gironde a annoncé porter plainte pour « provocation à la haine », lundi 31 décembre.

Ce tagage est « vraisemblablement le fait de la mouvance identitaire, anti-musulmans et anti-migrants, dans une circonscription où le Rassemblement National avait obtenu plus de 40 % des voix » au second tour des législatives de juin 2017, écrit-il dans un communiqué.

« Incitation à la haine »

« Ces insultes ne sont pas seulement grossières et stupides. Elles expriment une grave incitation à la haine et à la discrimination. Elles soulignent la dérive d’une frange toujours plus active de militants désinhibés qui se vivent comme la pointe avancée, brutale et violente, de l’extrême droite nationaliste et xénophobe », ajoute-t-il.

Le député rappelle travailler à l’Assemblée nationale « pour donner à l’islam de France un cadre et des règles » ainsi que « pour apporter une réponse humaine et digne à la question de la rétention des enfants étrangers en situation irrégulière ».

Cet incident s’ajoute à plusieurs dégradations de permanence de députés depuis novembre, comme les coups portés contre celle de Guillaume Chiche à Niort ou le tag « dégage » « barbouillé » sur la « façade » du député LRM de l’Hérault, Philippe Huppé, à la veille de Noël.

D’autres élus de la majorité ont fait l’objet de menaces, notamment sur les réseaux sociaux, mais aussi près de leurs domiciles. La députée LRM de l’Aude, Mireille Robert, avait porté plainte à la fin de novembre, après avoir affirmé que des « gilets jaunes » encagoulés et casqués s’étaient introduits dans sa propriété pour allumer un feu et proférer des menaces. Le 7 décembre, c’est le député « marcheur » du Pas-de-Calais Benoit Potteriequi a, par courrier à sa permanence, reçu une balle la veille d’une manifestation.