Le passage d’un camion au poste-frontière de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 15 août 2018. / Adel Hana / AP

L’Autorité palestinienne a annoncé dimanche 6 janvier avoir ordonné à ses fonctionnaires de se retirer du poste-frontière de Rafah, ce qui va entraîner la fermeture du seul point de passage entre l’enclave palestinienne et l’Egypte. Elle entend dénoncer les agissements du Hamas, son grand rival.

Cette décision qui fait suite à l’arrestation d’employés de l’Autorité palestinienne par le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, « a été prise à la suite de récents développements et des pratiques brutales dignes de gangs », a déclaré l’agence officielle de l’Autorité palestinienne Wafa. « Depuis que nous avons pris le contrôle du point de passage de Rafah, le Hamas s’est livré à des obstructions dans le travail de notre équipe. Nous sommes parvenus à la conclusion que cela ne sert à rien de maintenir notre présence », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Fin 2018, un porte-parole du Fatah, le parti du président Abbas, avait accusé le Hamas, d’avoir procédé à des arrestations massives de ses membres dans la bande de Gaza. Le Hamas a démenti ces accusations.

L’Egypte a son mot à dire sur la réouverture de la frontière

Le Fatah qui siège à Ramallah, en Cisjordanie, et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle Gaza, sont deux grands mouvements rivaux palestiniens.

L’Autorité palestinienne, internationalement reconnue et censée préfigurer un Etat palestinien indépendant, ne gouverne plus que sur des fragments de la Cisjordanie occupée, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien.

Plusieurs tentatives de réconciliation avec le Hamas ont échoué ces dernières années.

L’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas gérait le poste de Rafah depuis qu’une médiation égyptienne avait permis la réouverture de la frontière en 2017.

Le poste de Rafah ne pourra rouvrir qu’avec l’accord de l’Egypte, qui n’a pas encore dit si elle accepterait que le Hamas en gère les opérations.

Le porte-parole du Hamas, Faouzi Barhoum, a déclaré à Reuters que la fermeture de la frontière constituait une « sanction supplémentaire d’Abbas contre le peuple de Gaza ».