Arte, vendredi 11 janvier à 22 h 30, documentaire

« Magnifique désolation. » Ce sont les mots prononcés par Buzz Aldrin, astronaute américain et deuxième homme à fouler le sol lunaire lorsqu’il découvrit l’incroyable paysage qui s’offrait à lui. Restés sur Terre, de nombreux musiciens, fascinés, intrigués et souvent bien inspirés, ont, depuis les années 1950, pris la Lune, ses mystères et sa « magnifique désolation » pour sujet. Cet amusant documentaire, illustré par des images animées, des archives télévisées, mais surtout par une bande-son épatante, revient sur cette passion musicale et lunaire, en replaçant certains tubes dans le contexte historique de l’époque.

Epatant clip lunaire

Parmi les musiciens ayant été influencés par la Lune, Neil Young figure en bonne place. L’artiste canadien lui a en effet consacré la bagatelle de vingt-huit de ses chansons. « Elle me passionne depuis tout-petit. C’est une religion ! », avoue-t-il alors que Harvest Moon résonne en fond sonore. Avant lui, ils étaient déjà nombreux à rêver de la Lune. Et entendre Sinatra fredonner Fly Me to the Moon fait encore passer des frissons. Autres grands moments musicaux du documentaire ? Le mythique ­Rocket Man d’Elton John (1972), le Moonlight Drive des Doors (1967) ou le Space Oddity de David Bowie (1969), sorti neuf jours avant l’alunissage de la mission Apollo 11.

Pour certains groupes, comme Creedence Clearwater Revival, la Lune est un astre de mauvais augure, une présence maudite et inquiétante (Bad Moon Rising en 1969). Pour d’autres, la Lune n’est qu’un prétexte : le célèbre Walking on the Moon de Police (1979) ne parle pas de l’astre, mais de l’état de félicité de son chanteur vedette : « Etre amoureux, c’est se sentir en apesanteur ! », déclarait Sting à propos de ce tube. Pour les Allemands de Rammstein, le tube Amerika et son épatant clip lunaire est destiné à dénoncer l’emprise américaine sur la pop culture mondiale. Des Doors ­(Alabama Song) à Van Morrison (Moondance) en passant par les Pink Floyd (The Dark Side of the Moon) ou R.E.M. (Man on the Moon), la Lune fait chanter et danser. Et pour celles et ceux qui sont insensibles à la culture musicale pop mais sensibles aux charmes lunaires, il reste toujours la possibilité d’écouter Beethoven et sa ­Sonate au clair de lune…

La pop a marché sur la Lune, de Hannes Rossacher (All., 2018, 52 min). www.arte.tv