Julian Castro, le candidat latino qui veut être l’« antidote à Trump », se lance dans la course à la présidentielle
Julian Castro, le candidat latino qui veut être l’« antidote à Trump », se lance dans la course à la présidentielle
L’ancien maire de San Antonio, petit-fils d’immigrés mexicains, a annoncé sa candidature à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2020.
L’ancien maire de San Antonio, petit-fils d’immigrés mexicains, a annoncé sa candidature à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2020. / SUZANNE CORDEIRO / AFP
« Je suis candidat à la présidence des Etats-Unis », a déclaré Julian Castro, 44 ans, devant plusieurs centaines de partisans réunis sur la Plaza Guadalupe de San Antonio, la ville dont il est originaire, et dont il a été maire entre 2009 et 2014. Il devient le démocrate le plus en vue à faire son entrée officielle dans la course à la présidentielle de 2020, à laquelle devraient participer des candidats divers et variés pour faire face à Donald Trump.
Sous le slogan « Une nation, un destin », Julian Castro, qui s’est décrit comme un « antidote à Donald Trump » dans un entretien à la chaîne NBC, a affirmé son opposition au président conservateur actuel. « Nous disons non à la construction du mur et oui à la construction de communautés », a-t-il lancé à la foule, alors que M. Trump demande toujours 5,7 milliards de dollars pour financer la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique, qui a provoqué la mésentente avec les Démocrates et mené au « shutdown » le plus long de l’histoire du pays. Un projet qu’il estime être une « manière idiote d’utiliser nos ressources », répétant que « nous n’avons pas besoin d’un mur ».
Agé de 44 ans, petit fils d’une femme de ménage mexicaine, Castro n’hésite pas à invoquer le parcours de sa famille – « mon histoire est celle d’un immigrant » – pour s’opposer à la politique de l’actuel président des Etats-Unis. La grand-mère de Julian Castro est arrivée du Mexique à l’âge de six ans dans les années 20, et sa propre mère, Rosie Castro, était une militante de la lutte pour les droits civiques des « Chicanos », les Américains d’origine latino. Julian Castro et son frère jumeau Joaquin ont tous deux étudié dans les prestigieuses universités Stanford et Harvard.
Plus jeune membre du conseil municipal de San Antonio, élu à l’âge de 26 ans en 2001, il prend ensuite la tête de la métropole texane de 1,3 million d’habitants en 2009, puis est réélu confortablement en 2011 avec 81 % des suffrages.
Une étoile montante saluée en 2012
Il est présenté comme « l’étoile montante du parti démocrate » lors de la convention de 2012 où il fait un discours remarqué comme keynote speaker, avec une aisance rappelant celle de Barack Obama, huit ans auparavant. Cet « Obama latino » devient le benjamin du gouvernement démocrate en 2014 au poste de secrétaire d’Etat au logement et au développement urbain, jusqu’en 2017.
Son frère Joaquim, qui lui ressemble de manière troublante, suit ses pas en politique, puisqu’il a lui-même été élu comme représentant du Texas en 2003, puis à la chambre des représentants des Etats-Unis en 2013, où il est aussi un farouche opposant à Donald Trump.
Le nom de Joaquin Castro a été évoqué pour former un ticket avec Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016, mais c’est finalement Tim Kaine qui a été désigné. Sa candidature pourrait raviver l’enthousiasme pour les démocrates chez les électeurs hispaniques, qui ont soutenu Hillary Clinton, mais dans une moindre proportion que Barack Obama. Mais la course s’annonce serrée même puisqu’il pourrait devoir affronter plusieurs grandes figures du parti démocrate, comme Elizabeth Warren, Joe Biden, Bernie Sanders, Kamala Harris, et même un rival venu du Texas, Beto O’Rourke, qui s’est fait connaître en affrontant le sénateur républicain Ted Cruz. L’élue démocrate hawaïenne du Congrès Tulsi Gabbard a elle annoncé vendredi, à seulement 37 ans, qu’elle serait aussi en lice.
« Je ne suis pas le favori, admet le candidat latino sur NBC. Mais vous savez, je crois que je ne peux pas me rappeler d’un seul moment de ma vie où j’ai été le favori. »