Présidentielle au Sénégal : une élection sans Khalifa Sall ni Karim Wade
Présidentielle au Sénégal : une élection sans Khalifa Sall ni Karim Wade
Le Monde.fr avec AFP
Les deux principaux adversaires de Macky Sall, le chef de l’Etat sortant, ne figurent pas parmi les cinq candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
Des partisans de l’opposition manifestent à Dakar, au Sénégal, le 11 janvier 2019. / SEYLLOU / AFP
Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a publié, lundi 14 janvier, une liste de cinq candidats retenus pour l’élection présidentielle du 24 février. Y figure le chef de l’Etat sortant, Macky Sall, mais pas ses deux principaux opposants : le socialiste dissident Khalifa Sall, ex-maire de Dakar, et l’ancien ministre Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), qui avaient recueilli le nombre requis de parrainages mais sont frappés par des condamnations judiciaires.
Les « sept sages » ont également validé les candidatures du député Ousmane Sonko, figure montante de l’opposition, de l’ex-premier ministre Idrissa Seck, de Madické Niang, proche d’Abdoulaye Wade, et d’El Hadji Sall, candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR). Il devra encore statuer le 20 janvier sur les éventuelles réclamations des candidats, avant de publier la liste définitive.
Khalifa Sall détenu depuis deux ans
Pour conclure au caractère « irrecevable » de la candidature de Karim Wade, investi par le Parti démocratique sénégalais (PDS, libéral), le Conseil constitutionnel a relevé sa condamnation en 2015 à six années de prison pour « enrichissement illicite » et la mention « personne non inscrite sur le fichier électoral » sur la carte d’identité figurant dans son dossier.
Dans une lettre adressée le 11 janvier aux membres du Conseil, plusieurs éminents juristes sénégalais et français, dont un ancien président de la Cour européenne des droits de l’homme, avaient pourtant estimé cette candidature valide. Ils faisaient valoir que le ministère de l’intérieur n’avait pas le pouvoir de radier le candidat du PDS des listes électorales, « la privation de vote ne pouvant résulter que d’une décision expresse de justice ».
Condamné quant à lui à cinq ans de prison pour « escroquerie portant sur les deniers publics » et en détention depuis deux ans, l’ancien maire de Dakar, dont le pourvoi en cassation a été rejeté le 3 janvier, « ne peut plus se prévaloir de sa qualité d’électeur », selon la décision de 21 pages affichée lundi dans les locaux du Conseil constitutionnel.
Visites en province et inaugurations
Des milliers de partisans de Karim Wade et de Khalifa Sall ont manifesté ces derniers mois pour réclamer des élections « justes et transparentes », accusant de partialité le Conseil constitutionnel et le ministre de l’intérieur, chargé d’organiser le scrutin.
Investi candidat par une large coalition le 1er décembre, Macky Sall, élu en 2012 contre Abdoulaye Wade, vise une réélection dès le premier tour, selon ses proches. Le chef de l’Etat multiplie les visites en province et les inaugurations. Après celles d’un nouveau tronçon d’autoroute et du Musée des civilisations noires, il devait inaugurer lundi après-midi la ligne de train express régional reliant Dakar à la ville nouvelle de Diamniadio, dont l’exploitation commerciale n’est toutefois pas attendue avant plusieurs mois.
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