Un géologue canadien enlevé au Burkina Faso
Un géologue canadien enlevé au Burkina Faso
Le Monde.fr avec AFP
Un couple canado-italien est également porté disparu depuis un mois dans le pays, en proie à des attaques djihadistes récurrentes.
Un cadre canadien d’une compagnie minière a été enlevé le 15 janvier 2019 sur le site de Tiabongou, dans l’est du Burkina Faso.
Un Canadien, cadre d’une compagnie minière, a été enlevé, mardi 15 janvier, par des hommes armés dans l’est du Burkina Faso. Lors d’un raid, « un expatrié canadien a été enlevé […] aux environs de 19 h 45 sur le site de Tiabangou, dans la commune de Mansila », a déclaré mercredi à l’AFP le ministre burkinabé de la sécurité, Clément Sawadogo. Tiabongou est situé dans la province de Yagha, près de la frontière avec le Niger, dans une région en proie à des attaques djihadistes récurrentes.
Selon une source minière, le responsable kidnappé est le vice-président de la société canadienne Progress Minerals, Kirk Woodman, géologue et responsable de l’exploration minière au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. « Les agents qui travaillaient ont été assaillis par une dizaine d’hommes en armes qui ont regroupé le personnel. Ils ont fouillé le camp de base et enlevé certains matériels. Ils ont amené avec eux cet expatrié, arrivé au Burkina le 10 janvier », a détaillé le ministre. Progress Minerals « procédait à des explorations » sur un site aurifère, a-t-il précisé.
« Nous sommes en contact avec les autorités du Burkina Faso, qui sont très impliquées, ainsi que les agences canadiennes concernées, dans cette situation difficile », a assuré la ministre canadienne des affaires étrangères, Chrystia Freeland. Le Canada dispose de 250 militaires et de huit hélicoptères déployés dans le nord du Mali voisin dans le cadre de la mission des Nations unies dans ce pays (Minusma). « Nous avons confiance et foi dans les autorités canadiennes pour ramener notre mari et père en toute sécurité à la maison. Nous avons l’espoir d’une résolution rapide de l’affaire », a déclaré la famille Woodman dans un communiqué. Le directeur général de Progress Minerals, Adam Spencer, s’est refusé à tout commentaire.
Les prises d’otages se multiplient
« Tout est mis en œuvre pour rechercher cet expatrié et les deux autres expatriés, un couple canado-italien, disparus il y a quelques jours dans notre pays. Notre dispositif sécuritaire est en alerte pour rechercher et retrouver ces hommes qui se sont dirigés […] vers la frontière nigérienne » après l’attaque de Tiabangou, a déclaré le ministre burkinabé de la sécurité. Une Canadienne et un Italien sont portés disparus depuis un mois au Burkina Faso. Selon les médias canadiens, Edith Blais, 34 ans, originaire de Sherbrooke, n’a pas donné de nouvelles depuis le 15 décembre. La jeune femme et son compagnon, Lucas Tacchetto, 30 ans, originaire de Venise, étaient partis par la route d’Europe vers l’Afrique de l’Ouest.
Les prises d’otages se multiplient dans le pays, confronté depuis 2015 à des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières. En septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain ont été enlevés sur la mine d’or d’Inata (nord-ouest). En janvier 2016, un couple australien, le docteur Kenneth Elliot et son épouse, Jocelyn, qui dirigeaient une clinique depuis de nombreuses années, avaient été enlevés à Djibo (nord). Mme Elliot avait été libérée après un an de captivité, mais son époux demeure captif. Un Roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour la mine de manganèse de Tambao (nord), est toujours détenu par des djihadistes depuis son enlèvement en avril 2015.
Parallèlement, les forces armées sont incapables d’enrayer les attaques attribuées aux djihadistes d’Ansaroul Islam, du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et d’autres groupuscules. D’abord localisées dans le nord du pays, elles se sont étendues en 2018 dans l’est et dans l’ouest, faisant plus de 270 morts depuis 2015. L’une des dernières en date, le 10 janvier, par une trentaine d’individus armés contre le village de Gasseliki, non loin de Tiabongou, avait fait douze morts. La capitale, Ouagadougou, a elle-même été frappée à trois reprises, avec un bilan total de près de 60 morts. La dernière attaque, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville.
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