Twitter a estimé que le message de menaces visant Rochelle Ritchie ne contrevenait pas à son règlement. / NICOLAS SIX / QUENTIN HUGON / LE MONDE

« Hey Twitter, tu te souviens quand j’avais signalé ce type qui m’avait menacée après mon passage sur Fox News, et que tu m’avais répondu que tu ne trouvais pas la menace sérieuse ? Eh bien devine quoi : c’est le type qui a envoyé des bombes à de hauts politiciens ! » Ce message sarcastique a été publié sur le réseau social vendredi 26 octobre, peu après l’arrestation de Cesar Sayoc dans l’affaire des colis piégés envoyés à des personnalités anti-Trump.

Le compte Twitter attribué au suspect,@hardrock2016, a alors fait surface, et Rochelle Ritchie, ancienne attachée de presse des démocrates à la Chambre des représentants, s’est souvenue avoir reçu quelques jours plus tôt des menaces de mort de la part de ce même compte.

Mme Ritchie avait signalé ce message au réseau social, qui avait finalement décidé de laisser le message en ligne. « Nous avons analysé votre signalement avec attention et conclu qu’il n’y avait pas de violation de nos règles », lui avait répondu Twitter.

Le réseau social américain a fini par reconnaître « une erreur », après l’arrestation de Cesar Sayoc. « Le tweet violait clairement nos règles et aurait dû être supprimé. Nous sommes profondément désolés pour cette erreur », a écrit Twitter le 26 octobre.

D’autres personnalités menacées sur Twitter

D’autant que les menaces reçues par Rochelle Ritchie n’étaient pas isolées : le compte@hardrock2016 avait envoyé des messages similaires à d’autres personnalités anti-Trump, comme l’ancien vice-président américain Joe Biden – qui avait reçu un colis piégé –, l’acteur Jim Carrey, ou encore la journaliste du New York Times Sarah Jeong, parmi d’autres. Ce compte a été supprimé par Twitter peu après l’arrestation du suspect.

Cette affaire, comme beaucoup d’autres, illustre une nouvelle fois la difficulté qu’a Twitter à modérer son réseau social. Malgré les avalanches d’annonces ces dernières années visant à faire de cette plate-forme un espace de discussion plus « sain », Twitter a échoué à supprimer une menace de mort signalée par la personne ciblée – et n’a réagi que lorsque l’auteur de ce message a fait les gros titres. Malgré les efforts annoncés par Twitter, les messages de haine, les menaces et le harcèlement parviennent à subsister sur le réseau social.