Un mémorial de fortune, non loin de la rue d’Aubagne, où huit personnes sont mortes dans l’effondrement de deux immeubles. / GERARD JULIEN / AFP

Deux mois et demi après l’effondrement de deux immeubles du centre de Marseille, qui a fait huit morts, environ 500 des quelque 2 000 personnes évacuées à travers la ville ont retrouvé un logement, selon des chiffres annoncés lundi 21 janvier par le maire LR de la ville, Jean-Claude Gaudin.

S’exprimant à l’hôtel de ville, lors de ses vœux à la presse, l’édile, qui fait face depuis le drame de la rue d’Aubagne survenu le 5 novembre à l’une des plus graves crises de ses 23 ans de mandat, a dénoncé au passage les « accusations indignes » à son encontre sur ce dossier.

1 973 personnes évacuées

La catastrophe du 5 novembre a permis de révéler l’ampleur du problème du logement insalubre et dangereux à Marseille : depuis cette date, 230 immeubles menaçants ont été évacués à travers toute la ville, par précaution, a ainsi souligné le maire de la cité phocéenne. Au total, ce sont 1 973 personnes qui ont été évacuées de leur domicile, aux alentours de la rue d’Aubagne, au cœur du Marseille populaire, et dans le reste de la ville, a précisé l’ancien ministre et sénateur, soulignant que 1 371 d’entre elles ont été hébergées aux frais de la municipalité.

Côté relogement, à peine plus de 500 personnes ont cependant retrouvé un logement fixe à ce jour : 399 qui ont pu regagner leur logement d’origine, dans 68 immeubles désormais sécurisés, et 129 qui ont signé des baux ou des conventions d’occupation. Ce sont donc encore 1 500 personnes environ qui sont hébergées de façon temporaire, dans des hôtels ou des foyers.

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Quatorze millions d’euros débloqués

Le nombre de personnes relogées devrait cependant augmenter grâce à 50 appartements tout récemment débloqués rue de la République, une artère proche du Vieux-Port. Le ministre de la ville et du logement, Julien Denormandie, est d’ailleurs attendu lundi après-midi dans l’un de ces appartements, avec une des premières personnes à y être relogées.

Ce sont 14 millions d’euros que la municipalité a déjà consacrés à ce dossier du relogement ou de l’hébergement des personnes touchées, a insisté M. Gaudin, en assurant que « ce drame restera(it) à jamais gravé dans (sa) mémoire de maire ».

Rappelant le montant de 120 millions d’euros investis par la ville dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne depuis 2005, M. Gaudin a répété qu’il entendait bien aller au bout de son mandat, dans quinze mois : « L’heure n’est pas au bilan (...), je suis toujours là, ma majorité est forte et je resterai jusqu’au bout ».

Effondrement d’immeubles : combien de logements insalubres en France ?
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