Les policiers qui utilisent des lanceurs de balles de défense seront équipés de caméras
Les policiers qui utilisent des lanceurs de balles de défense seront équipés de caméras
Le Monde.fr avec AFP
Ces caméras-piétons seront activées « en conditions normales » mais pas « en cas d’agression » des forces de l’ordre, a indiqué Castaner.
Cet équipement est accusé d’avoir gravement blessé des manifestants lors des différents « actes » des « gilets jaunes » depuis mi-novembre. / VALERY HACHE / AFP
Les forces de sécurité qui utilisent des lanceurs de balles de défense (LBD), dénoncés par de nombreux « gilets jaunes », seront équipées de caméras-piétons dès samedi pour la prochaine journée d’action du mouvement, a annoncé Christophe Castaner mardi 22 janvier. Auditionné par la commission des lois sur la proposition de loi anticasseurs, le ministre de l’intérieur a ajouté que les caméras-piétons devront être « systématiquement » activées « en conditions normales » mais pas « en cas d’agression » des forces de l’ordre.
Cette mesure avait déjà été mise en place à Bourg-en-Bresse (Ain), le week-end précédent, pour suivre l’acte X de la mobilisation des « gilets jaunes », alors que cet équipement est au cœur d’une controverse. « Par rapport aux manifestations de début décembre, on a une utilisation du LBD qui diminue et un nombre de personnes qui se déclarent blessées qui augmente », a indiqué à l’AFP le commissaire divisionnaire Yves Cellier. « Dans le cadre de cette polémique », les caméras aideront à « voir exactement qui [le policier] désigne, comment il le désigne, à quoi il fait face et le contexte du tir », a-t-il ajouté.
Blessures dues aux LBD
Si la police a enregistré une seule plainte à Bourg-en-Bresse depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » pour une blessure potentiellement due à un LBD, d’autres ont affirmé dans la presse et sur les réseaux sociaux en avoir été victimes. Selon Libération, qui s’appuie notamment sur les données venant des réseaux sociaux, « au moins 15 personnes ont perdu un œil » dans toute la France au cours de la mobilisation des « gilets jaunes ».
Le collectif Désarmons-les et le journaliste indépendant David Dufresne en dénombrent quant à eux 17, dont 14 qui seraient dus à un tir de LBD, alors que son utilisation au niveau de la tête est proscrite. Un décompte qui n’a pas échappé au défenseur des droits, Jacques Toubon. Mi-janvier, celui-ci a prôné la suspension du LBD.
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