Pérou : l’ex-président Alberto Fujimori retourne en prison, où il craint une « mort lente »
Pérou : l’ex-président Alberto Fujimori retourne en prison, où il craint une « mort lente »
Le Monde.fr avec AFP
L’ex-dirigeant était hospitalisé depuis quatre mois. Il doit purger 13 ans de détention, soit le reliquat de sa peine de 25 ans de réclusion pour crimes contre l’humanité.
Alberto Fujimori à Lima, le 8 janvier 2015. / ENRIQUE CASTRO-MENDIVIL / REUTERS
L’ancien président du Pérou Alberto Fujimori, hospitalisé depuis octobre, est retourné mercredi soir en prison pour purger sa peine, ce qu’il a dénoncé comme une « condamnation à mort, lente et certaine », dans une lettre remise à l’Agence France-Presse peu avant sa réincarcération.
L’ex-chef de l’Etat (1990-2000) a été extrait de la clinique Centenario Peruano Japonesa de Lima mercredi soir à 21 h 30 locales (jeudi 3 h 30 heure de Paris) et emmené sous escorte à la prison policière de Barbadillo, dans l’est de la capitale.
« Je sens que la fin est proche. (…) Si pendant mon hospitalisation je traverse de dangereuses montagnes russes cardiaques, la situation sera bien plus grave et instable en prison », a écrit M. Fujimori dans sa lettre. « C’est pourquoi retourner en prison est une condamnation à mort lente et certaine ».
Après quatre mois d’hospitalisation pour des problèmes cardiaques, une équipe médicale a estimé son état de santé stable. Ce diagnostic a entraîné son transfèrement vers une base des forces spéciales de la police de la capitale pour y purger 13 ans de détention, soit le reliquat de sa peine de 25 ans de réclusion pour crimes contre l’humanité commis pendant sa présidence.
Aussi adulé que détesté
La Cour suprême du Pérou avait annulé début octobre la grâce présidentielle accordée fin 2017 à Alberto Fujimori, ravivant la controverse autour de cette figure aussi adulée que détestée. M. Fujimori a cependant fait appel de cette annulation.
Sa fille aînée, Keiko Fujimori, est également incarcérée, depuis fin octobre, dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption Odebrecht. La cheffe de l’opposition est accusée d’avoir reçu de manière illicite 1,2 million de dollars (1,05 million d’euros) pour sa campagne électorale de 2011 de la part d’Odebrecht, géant brésilien du BTP, qui a versé des pots-de-vin pour obtenir des chantiers en Amérique latine.
Kenji, le benjamin et dissident du fujimorisme, est pour sa part poursuivi pour tentative présumée d’acheter des votes de députés afin d’éviter la destitution de l’ex-président Pedro Pablo Kuczynski. Il accompagnait son père