Lors de la manifestation pour le climat à Lyon, le 27 janvier. / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

« Changeons le système, pas le climat. » Des milliers de personnes, dont beaucoup de familles, ont manifesté, dimanche 27 janvier, à travers la France contre l’inaction des Etats et des sociétés face au réchauffement climatique. Chaînes humaines, manifestations, die in, agoras… Au total, une centaine de marches et rassemblements ont été organisés pendant le week-end par des collectifs apparus cet automne et déterminés à manifester chaque mois.

En début d’après-midi, les rassemblements – notamment à Paris – n’atteignaient pas l’ampleur des marches organisées en septembre, en octobre ou en décembre, qui avaient réuni parfois plus de 100 000 personnes dans le pays. Quelques « gilets jaunes » étaient visibles parmi la foule dans plusieurs villes.

« Des oignons, pas du béton », « moins de consommation, plus de papillons », pouvait-on aussi lire sur les pancartes brandies par les manifestants sur la place de la République à Paris, sous la pluie. Des centaines de personnes étaient réunies pour assister à des débats. « C’est un mouvement qui s’enracine et qui se diversifie », a commenté sur France Inter François Dubreuil, du collectif Unis pour le climat. Ce collectif dit remarquer la participation de « profils » différents des militants, notamment des familles, en nombre dimanche à Paris, Strasbourg ou Montpellier.

« Ralentir le réchauffement climatique »

« Je suis là pour essayer de ralentir le réchauffement climatique et de faire en sorte que ma fille et mon bébé aient la meilleure planète possible, il est encore temps », explique Charlotte, une Strasbourgeoise enceinte de son deuxième enfant et venue avec sa fille de quinze mois.

« Aux arbres, citoyens », « quand c’est fondu, c’est foutu », lisait-on sur les pancartes brandies dans la capitale alsacienne, où se sont rassemblées environ 1 850 personnes selon les organisateurs, 1 650 selon la police. Certains manifestants ont montré la Terre dessinée en forme de bombe à retardement.

A Paris, Stéphane Dierick, venu avec ses trois enfants et sa femme, appelle à multiplier « les petits gestes pour le climat : tenter le zéro déchet, bannir la voiture (…) et tout ce que notre mode de vie peut générer comme nuisance ».

A Marseille, plusieurs centaines de personnes ont participé à deux flashmobs, restant figés dans des positions diverses durant cinq minutes avant de chanter « nous, nous changerons ». Cela « représente l’immobilisme, le déni et la peur qui fige la société face à l’urgence climatique », commente un collectif.

A Montpellier, des pancartes se sont adressées au président la République, « Macron, trop d’émissions », tandis qu’à Nice, où se sont réunies 3 000 personnes selon les organisateurs, les participants ont pris part à un « village des alternatives ».

En Belgique, 70 000 personnes marchent pour le climat à Bruxelles

Environ 70 000 personnes ont défilé dimanche à Bruxelles pour la Marche européenne pour le Climat, selon le décompte de la police locale. Le cortège, familial, rassemblait tous les âges. Les participants sont venus de tout le pays malgré une météo froide et pluvieuse. Sous l’impulsion du collectif « Rise for Climate », la marche, organisée en parallèle avec des actions similaires en France, avait notamment l’objectif « d’interpeller » les dirigeants européens qui se retrouveront en mars pour un sommet. La mobilisation est particulièrement forte chez les jeunes en Belgique depuis le début de l’année. Deux jours plus tôt, une marche avec des lycéens et des étudiants avait déjà rassemblé 35 000 personnes.