Après un cri d’alerte de médecins, l’ARS de Normandie reconnaît « un engorgement des urgences »
Après un cri d’alerte de médecins, l’ARS de Normandie reconnaît « un engorgement des urgences »
Mi-janvier, quatorze chefs de services hospitaliers de la région parisienne, de Normandie et de Lille avaient dénoncé dans une tribune au « Monde » « un risque d’accident immense » aux urgences.
L’ARS tente de développer le 116 117, une ligne ouverte hors des horaires d’ouverture des cabinets en semaine et, depuis début janvier, les samedis. / LOIC VENANCE / AFP
La directrice de l’agence régionale de santé (ARS) de Normandie, Christine Gardel, a reconnu mardi 29 janvier « un engorgement des urgences ». Un aveu qui fait suite à la publication mi-janvier dans Le Monde d’une tribune de quatorze chefs de services hospitaliers de la région parisienne, de Normandie et de Lille dénonçant « un risque d’accident immense » aux urgences.
Dans ce texte, les médecins écrivent que « le gouffre se creuse entre les besoins et les moyens ». La directrice de l’ARS de Normandie estime pour sa part que « la solution n’est pas simplement le nombre » de personnels ou de lits. « Il y a aux urgences un certain nombre de patients qui ne relèvent pas des urgences », a souligné Mme Gardel, citant des gens qui viennent « pour une renouvellement d’ordonnance » parce qu’ils « n’ont pas de médecin traitant » ou pour « des points de suture ».
Conditions de travail « qui ne sont plus acceptables »
Pour y remédier, l’ARS tente de développer le 116 117, une ligne ouverte hors des horaires d’ouverture des cabinets en semaine et, depuis début janvier, les samedis. Au bout de fil, un médecin répond aux questions des patients et les oriente « pas forcément aux urgences », explique Christine Gardel. Quand les urgences saturent par manque de lits, « il faut travailler sur l’ensemble de la chaîne hospitalière » car « dans les étages il y a aussi des gens qui attendent » des places en centre de soins de suite et réadaptation, a poursuivi Mme Gardel.
Lundi le conseil municipal du Havre a voté à l’unanimité une motion dans laquelle les élus estiment que « les conditions de travail, d’hospitalisation et d’accès au service d’urgence » de l’hôpital du Havre, fief du premier ministre, Edouard Philippe, « ne sont plus acceptables ».