Est-il intéressant d’ouvrir un compte dans une « néobanque » ?
Est-il intéressant d’ouvrir un compte dans une « néobanque » ?
LE MONDE ARGENT
Ces nouvelles venues sur le marché bancaire sont surtout compétitives lors qu’on effectue beaucoup d’opérations hors de la zone euro.
Les néobanques attirent une clientèle jeune / Philippe Turpin / Photononstop / Philippe Turpin / Photononstop
Les « néobanques » qui proposent leurs services via le téléphone mobile font désormais partie du paysage bancaire français. Nickel, distribué par les buralistes, affiche 1,1 million de comptes, tandis que la britannique Revolut a conquis 3,2 millions de clients en Europe, dont 420 000 en France, et que l’allemande N26 annonce 1,5 million de clients en Europe, dont 500 000 en France. « La question est désormais de savoir si les Français sont prêts à faire confiance aux néobanques à la fois sur des questions de cybersécurité, puisque le compte est piloté par smartphone, mais aussi sur la robustesse du modèle économique pour la protection de leurs avoirs sur le long terme », s’interroge Stéphane Dehaies, associé chez KPMG.
Côté tarifs, les offres des néobanques ne reposent pas sur la gratuité systématique, à l’exception d’Orange Bank : il faut débourser 20 euros par an pour une carte Nickel, tandis que C-Zam est accessible pour 5 euros à l’ouverture puis 1 euro par mois. Quant à N26 et Revolut, elles proposent une carte basique gratuite, mais aussi des offres plus haut de gamme pour 8 euros à 17 euros par mois.
Les néobanques affichent en revanche des tarifs plus compétitifs sur les opérations en devises à l’étranger. Pour mémoire, les retraits et les paiements par carte dans la zone euro sont facturés comme en France.
Autrement dit, les paiements sont gratuits tandis que les retraits sont facturés à partir du 3e ou 4e retrait par mois dans un distributeur autre que celui de la banque. Pour les opérations en devises, la facture est plus lourde : les banques de réseau facturent des frais fixes de 2 à 3 euros pour les retraits, plus un variable de 2 % et 3 %.
Meilleurebanque.com calcule qu’un client de BNP Paribas réalisant cinq retraits de l’équivalent de 100 euros en devises chacun et dix paiements de 50 euros en devises règle 48,40 euros de frais dans l’année.
Guerre des frais
Les mêmes opérations réalisées chez Boursorama et Fortuneo ne coûtent que 19,40 euros. « Nous avons réduit les frais sur les retraits et les paiements en devises à 1,94 % en 2018 pour les clients équipés d’une carte Visa Premier et Classic. Pour une carte visa Welcome et Kador (offre 12-18 ans), en revanche, les paiements en devises sont gratuits, seuls les retraits sont facturés 1,94 % », explique Benoît Grisoni, le directeur général de Boursorama.
Les néobanques vont plus loin dans la guerre des frais, qui est, pour l’heure, remportée par Revolut, chez qui la facture tombe à 6 euros dans le cadre de la simulation réalisée par Meilleurebanque.com. « Pour notre offre standard (carte bancaire gratuite), les retraits en devises sont gratuits jusqu’à 200 euros par mois, puis sont facturés 2 %, tandis que les paiements en devises sont toujours gratuits en semaine et sont facturés 0,50 % le week-end », rappelle Emmanuel Boulade, responsable de la communication France, Belgique et Suisse de Revolut. Quant à N26, elle facture 8,50 euros.
Crédit à la consommation
Les néobanques cherchent enfin à se diversifier sur d’autres produits et services. Ainsi, Revolut met l’accent sur les devises puisque le client peut gérer plusieurs poches en 25 devises à partir du même compte. La banque propose aussi une assurance smartphone et voyage. « Nous allons lancer une plate-forme de courtage d’actions sans frais et un robo advisor [une plate-forme automatisée de conseillers financiers] début 2019 », ajoute Emmanuel Boulade.
Orange Bank, de son côté, propose un crédit à la consommation et un livret bancaire parmi les mieux-disants du marché à 1 % brut. Quant à N26, elle propose du crédit à la consommation en partenariat avec Younited Credit.