La justice américaine enquête sur des irrégularités entourant l’investiture de Donald Trump
La justice américaine enquête sur des irrégularités entourant l’investiture de Donald Trump
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La justice cherche à déterminer si certains dons ont été effectués en échange d’un accès privilégié à des membres de l’administration ou de concessions politiques.
Donald Trump et Melania Trump, lors de l’investiture du président, le 20 janvier 2017. / POOL / Jack Gruber-USA TODAY
C’est un nouveau front judiciaire qui s’ouvre pour Donald Trump. Le bureau du procureur de Manhattan, à New York, a demandé, lundi 4 février, aux avocats du comité chargé de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2017, de lui faire parvenir des documents sur les dons reçus et les dépenses engagées. Mardi, le comité d’investiture du président républicain a confirmé avoir reçu cette assignation.
Selon le Wall Street Journal, le New York Times et d’autres médias américains, les procureurs enquêtent sur un large éventail d’infractions y compris des faits de conspiration, fausses déclarations, fraude postale, fraude électronique, blanchiment d’argent, non-respect des obligations de déclaration ou des lois interdisant les contributions par des pays étrangers et les contributions pour compte de tiers. Selon la chaîne CNN, les procureurs réclament également la liste des participants aux événements organisés par le comité.
En décembre, le Wall Street Journal avait rapporté que la justice enquêtait sur les 107 millions de dollars de dons reçus par le comité chargé d’organiser la cérémonie d’investiture de Donald Trump. La justice cherche à déterminer si certains dons ont été effectués en échange d’un accès privilégié à des membres de l’administration ou de concessions politiques.
Dénégations de la Maison Blanche
« Cela n’a rien à voir avec la Maison Blanche », a rétorqué Sarah Sanders, la porte-parole de l’exécutif américain, mardi matin. Le comité d’investiture a été mentionné devant la justice par Rick Gates, un proche de Paul Manafort, l’ancien directeur de campagne de Donald Trump. « Des gens comme Roger Stone et Paul Manafort n’ont littéralement rien à voir avec le président », a insisté Mme Sanders.
Ex-conseiller et ami de Donald Trump, M. Stone a plaidé non coupable fin janvier de mensonges et autres infractions liées à la campagne présidentielle de 2016.
Rick Gates, qui était vice-président du comité d’investiture, a par ailleurs conclu un accord de plaider-coupable avec le procureur spécial Robert Mueller chargé de l’enquête sur les soupçons de collusion entre la Russie et l’équipe de campagne du milliardaire pour l’élection de 2016. Mais rien n’indique clairement à ce stade que l’intérêt de la justice pour les activités du comité est lié à l’enquête de M. Mueller.
CNN relève que l’un des procureurs signataires de l’assignation, Tom McKay, fait partie de l’équipe de procureurs dans l’affaire visant Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump.
M. Cohen a plaidé coupable de fraude fiscale et bancaire et de violation des lois sur le financement des campagnes électorales et a été condamné à trois ans de prison pour avoir caché des contacts avec la Russie dans un projet immobilier à Moscou en 2016, alors que la campagne battait son plein.